vendredi 12 octobre 2007

Des news de la F3C au Cameroun

Convention collective des journalistes La fuite en avant de Robert Nkili
Le ministre du Travail et de la sécurité sociale demande aux patrons de presse de signer la convention. Alors que le gouvernement n’apporte aucune réponse aux doléances des patrons 1- Les syndicalistes face au ministreEn marge du séminaire national sur la Convention collective nationale des journalistes et des professionnels des médias connexes de la communication, organisé depuis lundi à Yaoundé par le point focal Cameroun de l’Organisation des médias d’Afrique centrale (Omac), le ministre du Travail et de la sécurité sociale, Robert Nkili, a reçu en audience, hier en fin d’après-midi, une délégation des responsables des syndicats de journalistes camerounais. Conduite par le doyen Jean Baptiste Sipa, porte-parole du collectif des syndicats des journalistes, cette délégation comprenait entre autres, Norbert Tchana Nganté, président du Syndicat des journalistes employés du Cameroun (Sjec), Noé Ndjebet Massousssi, représentant du président du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), et Luc Marie Ngoa Bilounga, président national du Syndicat national des travailleurs des médias du Cameroun. Messieurs Emmanuel Adjovi et Hervé Morland, respectivement responsables des programmes médias à l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), et Secrétaire général de la Fédération communication-Conseil –Culture (F3C –Cfdt –France) prenaient aussi part à l’audience. Jean Baptiste Sipa a tout de suite dévoilé l’objet de cette rencontre : “ Nous sommes venus vers vous pour vous rappeler que les négociations en vue de la signature de la Convention collective des journalistes camerounais sont bloquées depuis un an. Nos patrons, chefs d’entreprise de presse, se sont retirés des négociations alors que nous leur avions fait des propositions concrètes. Ils ont estimé que le gouvernement camerounais devait d’abord apporter une aide aux entreprises de presse. Notamment en appliquant la Convention de Florence. (…) Nous souhaitons donc que vous puissiez user, monsieur le ministre de votre droit régalien pour faire bouger les choses ”.2- Diversion du ministreRépondant à son interlocuteur, le ministre Nkili commence par un rappel historique de cette situation. Il affirme avoir accueilli avec un sentiment d’enthousiasme réel le début des négociations pour la signature de la Convention collective des journalistes entre les patrons de presse et les syndicats des journalistes. Alors qu’il s’attend à l’aboutissement de ces négociations, il est surpris d’apprendre que les patrons de presse ont créé des blocages relatifs à des revendications qui ne relèvent pas de la compétence de son département ministériel. “ Il y a quelque chose de malsain dans cette attitude. Et ne dénaturons pas les faits. J’ai soutenu les négociations sur la Convention collective des journalistes. Pendant un temps, ces négociations ont eu lieu. Jamais une partie n’avait posé de conditions. C’est malsain de venir poser des conditions et des revendications au moment où les négociations étaient pratiquement en train d’aboutir. Et puis, je ne suis pas le ministre des Finances. Pourquoi poser ce problème de l’application de la Convention de Florence à mon niveau ? Cela est malsain…”Continuant son propos, celui qui se fait appeler “ Monsieur Dialogue social ” explique qu’il est conscient des difficultés des entreprises de presse : “ Le rôle de l’Etat est d’encadrer et d’encourager les entreprises. Mais l’Etat a aussi le devoir de veiller à ce que les travailleurs soient sécurisés. Aussi, l’Etat aide à créer un débat entre patronat et employés. C’est le sens des négociations collectives. Il n’est pas normal que le dialogue ait été rompu. ”3- InstrumentalisationRobert Nkili s’est alors montré menaçant : “ Si cela continue, je considérerai qu’il y a des problèmes dans les entreprises de presse. Car il m’est revenu que des chefs d’entreprises de presse ne reversent pas les cotisations de la Cnps, retenus dans les salaires de leurs employés. C’est inacceptable. Cela s’appelle abus de biens sociaux. Et je n’entends pas laisser continuer cette situation. Nous allons poursuivre les entreprises de presse qui ne reversent pas les cotisations de la Cnps. ” Concluant maintenant sur l’avenir immédiat des négociations, le ministre du Travail et de la sécurité sociale est formel : “ Je vais lancer dans les prochains jours, un ultimatum à tous les chefs d’entreprises de presse du Cameroun, pour qu’ils reviennent immédiatement à la table des négociations. J’ai un article de la loi qui milite en ma faveur. Le journaliste doit faire correctement son travail. Il ne faut pas que les chefs d’entreprise les affament ”. Au final, cette prise de position a réconforté non seulement les responsables syndicaux présents à cette audience, mais aussi les experts internationaux qui y prenaient part. Tous se sont félicités de cette “ bonne disposition du ministre du Travail et de la sécurité sociale ” en leur faveur. Reste maintenant à répondre aux doléances des chefs d’entreprise de presse. Le gouvernement reste dos au mur.
Par Jean François CHANNON Le 10-10-2007

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