samedi 29 janvier 2011

SFR et filtrage par DPI : incompétence ou espionnage ?



Télécoms -


Un lecteur de Numerama a demandé à un conseiller SFR pourquoi les "mails" étaient parfois proposés en option sur des forfaits avec Internet illimité, et comment étaient alors traités les webmails. La réponse du conseiller SFR laisse au minimum songeur... Interrogé il y a une semaine, l'opérateur ne nous a pas encore livré d'explication.



Mise à jour : SFR nous a finalement répondu en fin d'après-midi. "Nous ne détectons ni ne facturons les envois de mail par webmail contrairement à ce qui a été indiqué", rassure l'opérateur, qui fait remonter l'information à ses conseillers.


Mardi dernier, notre numeranaute Quaruk.zurack publiait sur les forums de Numerama la capture d'écran à peine croyable d'une discussion avec un conseiller SFR. Légitimement, le potentiel futur abonné de l'opérateur se demandait quelle différence faisait SFR entre Internet et "mail", dans ses offres d'accès à Internet par mobiles. "Sur Internet vous pouvez surfer sur tous les sites et avec les mails, vous pouvez consulter et envoyer vos mails gratuitement", répondait Marie, la conseillère SFR.


"Je me renseigne sur les offres smartphone, et je ne vois pas la différence, ou plutôt l'apport, de l'option 'mail' dans vos offres", précise alors le client. L'opératrice explique donc que l'option "permet d'envoyer et de consulter vos mails gratuitement", ce que ne permettrait pas le forfait internet. Mais alors, quid des services de webmails que proposent nombre de boîtes mails comme Yahoo, Gmail ou Hotmail ? "L'envoi sera payant si vous n'avez pas l'option mail en illimité", assure Marie.


"Excusez-moi", poursuit alors poliment Quaruz.zurack... "Mais comment pouvez-vous savoir que je me connecte à un webmail (protocole HTTP(S), dont internet classique), à moins de pratique du DPI ?", demande-t-il.


Après un long temps d'attente, Marie revient. "L'envoi de vos mails sont calculés par DPI et c'est par rapport à cela que se calcule le nombre de résolution de points par pouce", confirme la conseillère, qui visiblement a mixé la définition du Deep Packet Inspection - qui concerne le filtrage - avec celle du Dot Per Inch, qui concerne la résolution d'une impression. S'ensuit une discussion surréaliste, dans laquelle il apparaît clairement que l'opératrice n'a aucune idée de quoi elle parle, mais qui laisse planer le doute sur ce que pratique réellement l'opérateur télécoms.


"En bref", reprend le potentiel client, "confirmez-vous que l'accès à un webmail, via pourtant l'internet classique, sera repéré par SFR et facturé en tant qu'envoi/réception de mails ?". 


"Oui en effet", répond l'employée de SFR.


Interpelé par cette discussion, nous avons contacté SFR dès le mardi 18 janvier pour demander s'il pouvait confirmer que la conversation était authentique, et nous dire le cas échéant s'il est exact que SFR détecte les envois de mails effectués par webmail (Gmail, Yahoo Mail, Hotmail, etc.), et qu'il facture les envois de mails repérés par Deep Pack Inspection (DPI) si l'abonné n'a pas d'option "mail" dans son forfait.


Une semaine plus tard, nous sommes toujours sans réponse.


Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

dimanche 23 janvier 2011

Hommage à Lucas Mebrouk Dolega

Hommage au photographe français Lucas Mebrouk Dolega, décédé à l’hôpital Rabta de Tunis, le 17 janvier 2011. Il avait 32 ans et travaillait pour l’agence de photo European Press Photo Agency (EPA).

Hommage à Lucas Mebrouk Dolega
envoyé par rsf_internet. - L'actualité du moment en vidéo.

samedi 22 janvier 2011

Rangement de Bébé

De divers blog

"La confiture n'est bonne que s'il faut monter sur une chaise pour attraper le pot dans le placard."
[Alexandre Vialatte]

Le CSA veut imposer le filtrage des sites non labellisés

Et voilà donc pourquoi, le CSA doit disparaître !


Société 2.0 -


Dans une interview au Figaro, le président du CSA Michel Boyon dit souhaiter que les logiciels de contrôle parental bloquent l'accès aux sites de vidéos qui n'auront pas reçu un label du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Une proposition qui s'articule sans le dire avec les travaux de l'Hadopi, et qui préfigure un filtrage généralisé du net, "volontairement" subi par des internautes qui n'auront d'autre choix.



Ca y est, le mot est lâché. Dans une interview au Figaro, où il rejette par ailleurs toute idée de fusion avec l'Arcep, le président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) Michel Boyon parle sans détour de l'idée d'imposer un filtrage du net par un système de labels. Evoquant les "contenus mis en ligne par des particuliers sur les sites de partage de vidéos", qui selon lui "sont ceux qui soulèvent l'essentiel des difficultés", M. Boyon propose d'établir "une charte déontologique engageant les éditeurs et les hébergeurs, notamment pour la protection du jeune public, et qui pourrait déboucher sur un label accordé par le CSA".


Dès lors, "nous pourrions aller plus loin encore en demandant que les logiciels de contrôle parental filtrent les sites qui n'auraient pas ce label".


L'idée n'est pas nouvelle. Elle avait été proposée par Frédéric Lefebvre, dans des termes exactement identiques. En 2008, l'ancien député avait déposé un amendement à un projet de loi sur l'audiovisuel qui proposait que le CSA "délivre un label aux services de communication au public en ligne mettant des contenus audiovisuels à disposition du public qui s’engagent à assurer la protection de l’enfance et de l’adolescence dans les conditions définies par le Conseil". Il précisait que "ces labels doivent être pris en compte par les moyens techniques permettant de restreindre l'accès à certains services".


L'idée avait été mise au placard, notamment faute de moyens financiers du CSA, mais la voilà donc ressortie. Par le CSA lui-même, ce qui à notre connaissance est une première. 


On voit bien, par ces déclarations, se dessiner le projet de filtrage du net. L'Hadopi a pour charge d'inciter massivement les internautes à s'équiper des logiciels de filtrage, par la menace et la généralisation du soupçon, en exploitant le filon de la pratique très populaire du piratage. L'Hadopi définit elle-même les spécifications fonctionnelles que les logiciels de filtrage devront revêtir, éventuellement au delà de la simple lutte contre le piratage. Elle pourra demain exiger que les logiciels prennent en compte le label du CSA, pour que les parents bloquent l'accès aux sites non labellisés. Pour leurs enfants, et sans doute aussi pour eux-mêmes.


C'est l'oeuvre de contrôle du net de Nicolas Sarkozy que nous avions décrite, qui se dessine effectivement sous nos yeux. Après le piratage, la protection de l'enfance n'est qu'une étape de plus. Demain d'autres suivront.


Rappelons à cet effet les propos de l'ancien ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres qui avait esquissé le même type de label, mais pour la presse. Ce qui nous fait toujours nous remémorer la prémonition du journaliste américain Dan Gillmor, qui avait écrit ceci en 2006 :



Nous pourrions être témoins d'une alliance redoutable entre l'industrie du divertissement - ce que j'appelle 'le cartel du copyright', et du gouvernement. Les gouvernements sont très mal à l'aise face à la libre circulation de l'information, et ne la permettent que dans une certaine mesure. Les réformes législatives restrictives et les mesures techniques pour empêcher la violation de droit d'auteur pourraient mener un jour à devoir demander la permission pour publier, ou alors à ce que publier hors des sentiers battus semble trop risqué. Le cartel a ciblé certaines des innovations essentielles pour les actualités de demain, tel que le partage des fichiers qui facilite effectivement la violation de droits d'auteur mais qui offre aussi aux journalistes citoyens l'un des seuls moyens abordables pour distribuer ce qu'ils créent. Le gouvernement insiste sur le droit de tracer tout ce que nous faisons, mais de plus en plus d'hommes politiques et de bureaucrates ferment l'accès à ce que le public doit savoir - l'information qui fait de plus en plus surface à travers les efforts des médias non traditionnels.


A propos, il faut aussi s'inquiéter d'une autre proposition du CSA. Celle d'être "habilité à ordonner le retrait des programmes illicites et même à disposer d'un pouvoir de sanction en cas de récidive". Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) aurait-il laissé se diffuser la vidéo très choquante, d'abord censurée par YouTube, qui a participé au renversement du régime de Ben Ali en aidant à une prise de conscience internationale ? Ou aurait-il exigé son retrait, par la voie judiciaire si besoin ? L'aurait-il plus simplement obtenu d'office, par la crainte de sanctions ? Que fera-t-il en période électorale des vidéos moquant les candidats ? Quel pouvoir d'appréciation aura-t-il sur le caractère "illicite" d'une vidéo ?


Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

vendredi 14 janvier 2011

dimanche 9 janvier 2011

Journaux

Mon actualité


Philippe Wahl

1 mars 1956 : Naissance à Sarralbe (Moselle)

DEA de sciences économiques, puis Science Po (Paris évidement)

1982-84 : Elève à l'Ena (promotion Louise Michel)

1988-89 : Directeur de cabinet de Tony Dreyfus, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre Michel Rocard

1991 : Quitte le Conseil d'Etat (maître des requêtes)

1991 : Rejoint La Compagnie Bancaire (conseiller de François Henrot)

Novembre 1992 : directeur de la planification et du développement

1995-99 : Directeur général adjoint de la Compagnie bancaire

1999-2003 : Directeur général de la Caisse générale des caisses d'épargne

2004 : Gérant fondateur de la société de conseil Solfi

2005-2006 : Directeur général du groupe Havas

2006-2007 : Vice-président du groupe Bolloré

2007-2010 : Directeur général pour la France de Royal Bank of Scotland (RBS) Global Banking & Markets, puis DG France, Belgique et Luxembourg de RBS

7 janvier 2011 : Nommé président du directoire de la Banque postale

samedi 8 janvier 2011

Mitterrand en vulgaire Ben Ali

Mitterrand veut interdire Wikileaks en France. Ce doit être les relents familiaux vichystes qui lui remonte après une semaine de dinde aux marrons.

Numérama décode la position du célèbre touriste

Hadopi : les entreprises en ligne de mire ;)


Société 2.0 -


Depuis longtemps opposés aux opposants à l'Hadopi, Les Echos ont désormais peur des ravages de la loi Hadopi... sur les entreprises.



En 2008, lorsque la loi Hadopi n'était encore qu'un projet de loi, les Echos avaient traité avec la plus affligeante des condescendance ceux qui s'opposaient au texte instituant la riposte graduée. "La solution de la riposte graduée retenue par la ministre Christine Albanel semble à ce jour la plus sage", écrivait le journal économique sous un pseudonyme utilisé de coutume pour engager toute la rédaction. "Si elle parvenait à freiner fortement (le piratage), ce serait déjà un beau résultat, qui préserverait au moins provisoirement les droits d'auteur sans lesquels il n'y a plus de création culturelle", ajoutait-il.


Sans écouter les arguments des opposants à l'Hadopi, qui dénonçaient moins l'objectif discutable que la disproportion et l'illégitimité évidentes des moyens proposés, Les Echos avaient fustigé "les chantres de la gratuité qui prétendent le contraire". Ce sont "des utopistes qui rêvent d'un univers culturel extérieur au monde économique réel ou de vrais pirates, c'est-à-dire des voleurs".


Deux ans ont passé, la loi Hadopi a été adoptée, mise en oeuvre... et c'est aujourd'hui que Les Echos commencent à s'inquiéter. Pour les entreprises, uniquement. Car si jusqu'à présent "les commentateurs se sont surtout apitoyés sur les particuliers", c'était "de plus ou moins bonne foi", prévient le quotidien, qui ne veut pas totalement perdre la face.


"Peu d'entre eux ont relevé que des entreprises tout entières pouvaient se voir infliger les mêmes sentences (que les particuliers)", croit remarquer le journal, dans un article très approximatif où l'on assure par exemple que "dans la pratique, au bout de deux avertissements, toute récidive déclenche la saisie des tribunaux correctionnels", ce qui n'est heureusement pas encore vrai.


Dans le fond, le journal s'inquiète qu'un dispositif de collecte d'adresse IP qu'il trouvait acceptable pour les particuliers ("Quand il s'agit d'un particulier, pirate et abonné sont souvent la même personne"), devienne injuste et désastreux pour une entreprise où la connexion à Internet est partagée entre plusieurs salariés, et vitale pour l'activité économique. Les Echos craignent que des entreprises subissent une suspension de leur accès, ou soient condamnés à payer une amende - ce qui dans les faits a très peu de chances de se produire, puisque l'Hadopi et le juge disposent d'un pouvoir d'appréciation qui les incitera dans la plupart des cas à écarter toute sanction pénale contre les personnalités morales.


Finalement, le journal ne s'oppose pas à la loi, mais il encourage au contraire les entreprises à s'y conformer en sécurisant leur accès à Internet. Et visiblement, sans rien comprendre aux difficultés. "Dans la pratique, la Commission de protection des droits adresse préalablement une recommandation invitant l'abonné à mettre en oeuvre un moyen de sécurisation de son accès à Internet (...). S'agissant de la négligence, sa preuve se révèle facile à établir. Toujours selon l'article R 335-5, elle est caractérisée dès lors que « les moyens de sécurisation de l'accès n'ont pas été mis en place » ou que « les dirigeants ont manqué de diligence » dans l'installation de ces moyens."


Mais quels moyens ? La liste des fonctionnalités pertinentes que les moyens de sécurisation doivent revêtir n'est pas encore publique, et les entreprises sont pour l'instant, comme les particuliers, abandonnés à leurs sort. Mais surtout, même à considérer que ces moyens de sécurisation existent, la preuve de la négligence est loin d'être "facile à établir". Elle suppose tout d'abord que l'acte de contrefaçon lui-même soit prouvé, ce qui n'est pas si évident avec un processus de collecte de preuves non certifié. Et elle suppose ensuite que l'absence installation d'un moyen de sécurisation soit prouvée, alors qu'elle ne peut être qu'éventuellement présumée, sans possibilité pratique d'apporter la preuve contraire.


Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

Tunisie : Ben Ali en vulgaire Obama !

Société 2.0 -

Plusieurs blogueurs et artistes dissidents qui utilisent Internet pour exprimer et organiser leur opposition au gouvernement de Tunisie ont été arrêtés jeudi et vendredi, sans que l'on en connaisse le nombre ou le traitement qui leur est réservé. Sur fond sanglant de suicides tragiques, depuis mi-décembre les jeunes tunisiens exploitent les réseaux sociaux avec le soutien d'internautes du monde entier pour tenter de faire tomber le régime de Ben Ali.

Ce qui ne devait être qu'un mouvement social de plus en Tunisie est en train de devenir une véritable épreuve de force que livre le régime du président Zine el Abidine Ben Ali contre le pouvoir d'organisation et de médiatisation offert aux Tunisiens par Internet. Un combat en passe de devenir, dans la douleur, un symbole de la lutte contre l'oppression permise par le réseau mondial.

Après le suicide par immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre dernier, de nombreuses protestations ont éclaté à Sidi Bouzid puis dans tout le pays, pour s'indigner contre le chômage, le coût de la vie et l'absence de liberté d’expression. Plusieurs Tunisiens se sont depuis donnés la mort pour dénoncer la misère de la population. Mercredi, un homme expulsé de France s'est aussi immolé à Kebili, dans le sud du pays, avant d'être hospitalisé. Les médias tunisiens étant réduits au silence, les internautes ont utilisé les outils modernes de communication pour crier leur colère, faire connaître le mouvement au monde entier, et surtout organiser des manifestations. Lundi par exemple, 10 000 citoyens ont relayé un appel à la grève et à la désobéissance civile sur Facebook et Twitter.

"Face à cet engouement, le gouvernement a bloqué une centaine de pages Facebook, interdisant d’y poster des photos et vidéos. Mais ces restrictions importent peu aux jeunes qui créent de nouvelles pages quand les anciennes sont censurées", rapportait mercredi le site Afrik.com."Ils donnent la possibilité à tous d’être informé sur les manifestations à travers des vidéos et articles. « M. le président, les Tunisiens s’immolent par le feu », rédigé en arabe, est l’un d’eux. En moins de 24 heures, le groupe comptait 2500 membres, et a attiré plus de 11 000 soutiens. Mais les autorités l’ont censurée".

Reporters Sans Frontières rapporte dans Le Nouvel Obs que le gouvernement a bloqué l'accès sécurisé à Facebook (https), bloqué des proxys, et que "les sites de l'opposition politique, les sites de défense des droits de l'homme, les sites d'informations dissidents, des centaines de blogs" sont déjà bloqués depuis longtemps. Tout comme les sites comme Flickr ou YouTube, ou ceux faisant référence à Wikileaks.

Habitués aux attaques DDOS militantes, les Anonymous sont eux-aussi entrés en scène. Ils ont publié lundi une lettre ouverte, dans laquelle ils se déclarent "fortement attristés et enragés" par le comportement du régime de Ben Ali. "Vous avez unilatéralement déclaré la guerre à la liberté d'expression, à la démocratie et à votre propre peuple (...). Plus vous censurez vos propres citoyens, plus ils doivent en savoir sur vous et sur ce que vous faites. Le temps de la vérité est venu. Le temps pour les gens de s'exprimer librement et d'être entendu partout dans le monde (...) Anonymous a entendu le cri de liberté du peuple tunisien. Anonymous est prêt à aider le peuple tunisien à combattre cette oppression". Outre les attaques de déni de service, qui ont permis de faire tomber les sites du gouvernement et de tous ses ministères, le groupe a diffusé des informations pratiques sur les manières de contourner la censure.

Mais jeudi soir, la bataille entre les cyber-dissidents et le gouvernement tunisien a pris un autre tour, hors-ligne. "Des blogueurs, des cyber-dissidents et des rappeurs ont été arrêtés et leur ordinateur ont été saisi, jeudi 6 et vendredi 7 janvier, dans différentes villes de Tunisie", rapporte le journaliste Boris Manenti dans le Nouvel Obs, qui suit le dossier de près. "Le gouvernement tenterait d'identifier les responsables des cyberattaques et de remonter aux responsables, tout en étouffant l'élan des journalistes-citoyens qui s'est manifesté sur les réseaux sociaux", pense Reporters Sans Frontières.

Parmi les militants arrêtés, dont le matériel informatique a été saisi, figurent le blogueur Hamadi Kaloutcha, et les membres du Parti Pirate tunisien Slim Amamou, Azyz Amamy et Slah Eddine Kchouk. Ils seraient réunis au ministère de l'intérieur par la police politique, et pourraient être torturés, comme le craint la Fédération Internationale des Droits de l'Homme. Des rappeurs qui diffusaient leurs chansons d'opposition à Ben Ali sur Internet, ont aussi été arrêtés. C'est le cas de Hamada Ben Aoun, dit "El Général", et selon la RSF ce pourrait être le cas aussi de BMG, MC Bilel, DJ Costa, Psyco-M et L'Imbattable.

Le Parti Pirate français a publié un communiqué sur son site Internet pour appeler "le gouvernement Français à ne pas cautionner les exactions de son homologue tunisien à travers la coopération Franco-Tunisienne". Plus exceptionnel, les partis pirates de 21 pays se sont joints pour publier un communiqué commun, qui demande "avec force que les gouvernements européens agissent fermement vis-à-vis de la Tunisie et de ces récents évènements".

Le ministère des affaires étrangères en France dit suivre de près la situation, et souhaiter "que les tensions, qui ne sont dans l'intérêt de personne, s'apaisent". Mais il n'émet aucune critique sur le sort réservé à la liberté d'expression des Tunisiens par le régime de Ben Ali.

"A travers les réseaux sociaux, c’est une solidarité agissante qui se fait. Cela permet une mobilisation, des échanges entre les internautes. Cette force de mobilisation et cette immédiateté est quelque chose de complètement nouveau que les autorités ne savent pas gérer", indiquait vendredi Souhayr Belhassen, la présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), dans une interview à Afrik.com. "Ces explosions de colère à répétition, l’Etat n’arrive pas à les maîtriser. C’est le ras-le-bol des jeunes. Les manifestations, et c’est fondamental, débordent les autorités, et débordent même les traditionnels partis de l’opposition (...) Mais je doute que ces manifestations soient le début de la fin du régime de Ben Ali. Tant que les alliés de la Tunisie, la France en premier lieu et les pays Européens, ne bougent pas, ils donnent du temps de survie au régime."

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

Wikileak : Obama en vulgaire Ben Ali

Face à Wikileak, le gouvernement Obama se comporte comme une vulgaire dictature et tente d'obtenir à la manière du gouvernement tunisien ou iranien des information sur les comptes twitter de ses correspondants.


samedi 1 janvier 2011

Les voeux de Numérama

Je ne partage pas nécessairement la totalité des items développé par Numérama. Mais le débat est posé. Si le coeur m'en dit, je vous ferai ma propre prose un de ces soir...



Chers lecteurs, c'est avec beaucoup de sincérité et d'affection que nous vous souhaitons à vous et à vos proches un excellent réveillon, et surtout une très bonne année 2011, tant personnelle que professionnelle. Nous vous souhaitons le meilleur de ce que vous espérez pour cette nouvelle année, et même mieux encore.


Du point de vue numérique, depuis bientôt neuf ans que nous traitons au quotidien de l'actualité des nouvelles technologies et d'Internet, jamais nous n'avions connu une année aussi riche que celle dont nous tournons la page ce vendredi soir, au niveau législatif. 2010 restera gravée comme l'année de l'adoption de la loi Hadopi 1, immédiatement suivie par Hadopi 2, qui ont inauguré un système de répression massive de l'échange culturel gratuit, basé sur les constats d'une police privée dont les méthodes ne sont ni homologuées, ni contrôlées. L'Hadopi a été suivie de la loi sur l'ouverture au marché des jeux en ligne (Arjel), qui a inauguré le filtrage par les FAI sous contrôle judiciaire, et surtout la possibilité de censurer les moteurs de recherche. Enfin, 2010 aura vu l'adoption quasi définitive de la loi Loppsi, qui devrait sauf censure constitutionnelle imposer aux FAI un blocage de sites sur simple décision administrative. Sur le plan européen, ça aussi été l'année de l'adoption du rapport Gallo, et de l'échec cuisant du Parti Pirate aux dernières élections en Suède, son port d'attache historique. Au plan international, la conclusion des négociations sur l'ACTA aura aussi mis fin à l'un des feuilletons de 2010.


Une année noire, en somme. Mais aussi porteuse d'espoirs.


Les tentatives de prises de contrôle du net, orchestrées en France par Nicolas Sarkozy, donnent déjà des signes d'échec. La Hadopi doit user d'artifices de communication pour masquer son manque d'activité, les ventes ne remontent pas, et les seuls effets visibles de sa création sur les pratiques des internautes sont les développements de nouvelles formes de téléchargement illégal, ou la percée d'outils de camouflage autrefois réservés aux réseaux de délinquance dure, désormais utilisés par de simples citoyens qui souhaitent s'échanger la musique ou les films qu'ils aiment.


La réaction de l'hébergeur OVH aux tentatives de censure de Wikileaks par Eric Besson sont aussi le signe qu'il y a en France des acteurs de poids prêts à défendre les droits des internautes, tout comme l'avait fait Overblog. Au sujet de Wikileaks, l'apparition de nombreux miroirs et de noms de domaine alternatifs a aussi démontré que la censure décidée par des Etats était beaucoup moins simple à mettre en pratique qu'à imaginer dans les cabinets ministériels. Même s'il a été négocié jusqu'au bout, l'ACTA a aussi beaucoup cédé de terrain par rapport aux prétentions initiales qui auraient abouti à une auto-censure du net par les FAI et hébergeurs.


2010, c'est aussi l'année où a percé Mediapart, qui a démontré qu'un journalisme de qualité, indépendant, à la fois sérieux et engagé, pouvait donner une nouvelle chance à la presse écrite, même payante. C'est aussi l'année où des projets qui peuvent paraître utopiques, comme Diaspora, le .p2p ou le .42, sont nés, et entretiennent l'espoir d'un monde numérique meilleur.


En 2011, les combats seront peut-être moins précis, mais plus importants encore à mener. Car contrairement à la riposte graduée dont on se doute qu'elle a une date d'expiration et qu'elle ne laissera guère de traces, les combats à venir détermineront pour de très nombreuses années la direction que prendra le numérique dans le monde. Il s'agit des combats sur la neutralité du net, où il faudra savoir se méfier des contrefaçons, et sur l'ouverture des terminaux d'accès aux contenus. Nous pensons bien sûr à Apple et son modèle propriétaire iTunes/iPod/iPad, qui tend à créer un monde numérique parallèle, censuré, où tout est contrôlé d'une même main, de la distribution à l'utilisation des contenus acquis. Mais nous pensons aussi à Free, avec sa Freebox Revolution et son Free Store, et à tous ceux qui sont tentés de suivre le même modèle que la firme de Cupertino. Ce sera aussi et toujours le combat pour le respect de la vie privée, de la liberté d'expression, et de l'accès à la connaissance.


En ce qui concerne Numerama, nous souhaitons plus que jamais continuer à décrypter ces enjeux et à innover en 2011, à l'image de la mise en place étendue de Flattr, que vous avez été nombreux à accueillir avec enthousiasme en cette fin d'année. Beaucoup des projets qui n'ont pas pu se matérialiser en 2010 seront une réalité dans les mois qui viennent. Vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire et à faire connaître Numerama autour de vous, et nous ne saurons jamais vous en être assez reconnaissants. Merci, mille fois merci de cette confiance que vous nous accordez. Et surtout, bonne année !


Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

1er de l'an

De premier janvier


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