jeudi 9 août 2007

La camif

De la caisse de solidarité au défi coopératif

http://ivan.beraud.free.fr/memoire/camif.pdf

Une entreprise peut mettre longtemps à mourir, ce mémoire est une photo qui date du début de la fin (1989) : celà montre l'écart entre la fin de la raison sociale d'une entreprise et sa fin réelle (qui n'est pas encore survenue).

http://www.ecogesam.ac-aix-marseille.fr/Telech/Sujets/BTS/muc/muu407e.pdf

http://www.rezocitoyen.org/article.php3?id_article=1852

l'huma 19 mai 2007
france
camif : les salariés victimes de l’e-commerce
social . La direction vient d’annoncer 340 suppressions d’emplois dans l’entreprise française de vente à distance. La troisième « restructuration » en huit ans.
De Niort, de Toulouse, de Lille, les bus ont roulé toute la nuit pour être à l’heure. Vendredi dernier, lors d’une assemblée générale des sociétaires de la CAMIF à Clermont-Ferrand, plus de 200 salariés sont venus demander l’annulation du plan social et ont répondu à l’appel à la grève lancé par CFDT, CFE-CGC, FO et CGT. En vain. Même leur proposition faite aux 300 sociétaires de voter une motion de défiance à l’encontre de la direction a été refusée. « Ça fait mal de réaliser que nos dirigeants sont les pires capitalistes », enrage Jean-Pierre, vingt ans d’ancienneté, en remontant dans son bus. Numéro trois français de la vente à distance, la CAMIF vient d’annoncer la suppression de 340 emplois sur l’ensemble de ses sites. En 2006, son chiffre d’affaires global a reculé de 2,5 % par rapport à 2005. La « réorganisation » de trop pour ses salariés : si elle se réalise, ce sera le troisième plan social vécu en huit ans, soit un total de 800 emplois supprimés.
Particulièrement touchée, la filiale CAMIF Particuliers, basée à Niort, devrait être fermée. À la clé, 184 suppressions d’emplois sur les 230 prévues sur le site de la ville des Deux-Sèvres. Alors, dans un communiqué, la CAMIF tente de se justifier. « Le plan de redressement de CAMIF Particuliers avait été engagé en 2005 mais s’est finalement révélé insuffisant du fait d’activités qui restent structurellement déficitaires au sein d’un groupe dépourvu de moyens. » Selon le groupe, les pertes d’exploitation de cette filiale spécialisée dans la vente à distance généraliste se sont élevées à 12,5 millions d’euros.
un statut
de coopérative
Or, pour les syndicats, il faut surtout s’interroger sur les « problèmes de fond » qui ont engendré ces difficultés : la CAMIF, entreprise de l’économie sociale au statut de coopérative, créée naguère par la mutuelle des instituteurs, la MAIF, paie le prix d’une gestion qui l’a fait peu à peu s’éloigner de ses valeurs fondatrices. Du côté du syndicat FO, on décrit un processus de « transformation de la CAMIF en société capitaliste ». Les sociétaires clients « ne contrôlent plus grand-chose ». La coopérative a été transformée en une holding et une série de filiales, sociétés par actions. Ses dirigeants, venus du secteur privé, en ont importé les recettes, en rachetant des sociétés en République tchèque et au Portugal. Aventure qui se solda par de lourdes pertes.
Aujourd’hui, la direction décide d’arrêter la vente à distance généraliste pour recentrer son activité de vente aux particuliers sur la maison, via ses catalogues mais aussi ses magasins et surtout Internet. Avec 2,6 millions de visiteurs par mois sur son site, la CAMIF lorgne sur le développement de l’e-commerce.
Christelle Chabaud

http://www.cgtcamif.fr/cgtcamif/

La voix du Nord :
Salariés de la CAMIF : « Il ne reste rien de la coopérative, sauf le nom » vendredi 15.06.2007, 08:25
PHOTO "LA VOIX "
Les 52 salariés du magasin de Ronchin, menacés de licenciement suite aux pertes financières du groupe, sont dans l'expectative. Les rayons se vident, la clientèle se raréfie et l'hypothèse d'un nouveau site métropolitain, plus petit, peine à se concrétiser. La fermeture définitive des 6 000 m² de surface commerciale devrait intervenir en décembre.
Les syndicats veulent encore y croire. L'ouverture d'un nouveau site CAMIF dans la métropole sauverait 19 emplois. À moins que le nouveau site ne soit trouvé qu'après décembre... Tout le personnel serait alors licencié et le groupe rouvrirait avec de nouveaux salariés.
En condamnant à Ronchin son plus grand magasin, le groupe niortais revoit son concept. Il vise un site compact, plus adapté au recentrage forcé de ses activités. Exit le textile et le multimédia. Il n'accueillerait que du mobilier et de la décoration chic, sous l'enseigne Imag'in.
Le groupe a prévu d'ouvrir douze magasins en France. Et notamment dans la zone de Lille, selon Philippe L'Hermitte, DG du groupe niortais, et Nordiste de coeur. Certains observateurs font même état de « négociations en cours » pour finaliser la vente d'un nouveau site.
En attendant, les syndicats préparent déjà l'après-fermeture. Objectif : zéro chômeur. Ils sont déjà appuyés par les élus qui accompagneront « toute mesure de reconversion », insiste Michel Mazzola, premier adjoint à Ronchin.
Le plan de bataille peine à rassurer les salariés qui, impuissants, voient les clients déserter le magasin. Depuis l'Ascension et l'annonce par le groupe de 340 suppressions de postes, l'immense parking de Ronchin est clairsemé. « Le rayon multi-média, qui a employé jusqu'à 8 vendeurs, est réduit à une dizaine de machines », regrette Pascal Pottié, délégué FO.
Olivier Pelé a l'impression que l'histoire bégaie. Le syndicaliste travaillait sur le site de Coquelles, « qui a vécu quatorze mois, pour fermer en 2002. On a appris en mars qu'on fermait en juin ». Depuis, le Calaisien engloutit 240 km par jour pour travailler à Ronchin, « au nom d'un certain esprit d'entreprise ».
Mais voilà, ceux qui ont été embauchés à l'âge d'or de la CAMIF ne reconnaissent plus leur groupe. Comme Claude Spriet, délégué CFDT et 22 ans de boutique. « Avant, on entrait dans une grande famille, avec une sécurité d'emploi proche de celle des fonctionnaires ». Pour eux, ils ne reste de la coopérative que son nom. « En 2004, nous avons changé de convention collective, pour rejoindre celle de la vente à distance. Les primes de licenciements sont deux fois moins élevées qu'avant », brocarde Pascal Pottié. La directrice du magasin, Joëlle Loncke, défend : « Si le groupe avait été en économie capitalistique, la décision de restructuration aurait été prise il y a des années ».
Actuellement, le groupe d'économie sociale cherche un partenaire financier pour sa recapitalisation. Mais déjà, pour les salariés, l'esprit coopérative du « magasin des profs » appartient au passé. •
MARIE VANDEKERKHOVE

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