Il y a 40 ans, nous sommes à la veille de la seconde massification de l'enseignement.
(lire ici)
Durant ce plateau qui va durer 10 ans de 1974 à 1984 se mettent en place les structures et surtout les modifications mentales qui permettront cette seconde massification.
A la veille des réformes Fontanet puis Beullac le système scolaire trie, oriente dès la 6ème et du coup la jeunesse se segmente très tôt entre la jeunesse ouvrière et la jeunesse scolarisé.
Pour le faire court, l'unification de la jeunesse passe par la mise en place du collège unique en 1975 et donc de la disparition corollaire des
cours complémentaires (
classe de fin d'études primaires) et
du certificat d'études mais aussi des petits lycées (1er cycle intégré dans les lycées classique) et des CEG. Certes les petits lycées survivent encore 39 ans après, mais globalement l'unification s'est faite et crée le vivier nécessaire pour la massification du bac.
Dans le même temps, la crise économique de 1973, celle de 1979 sapent les bases industrielles du pays.
Les célèbres stages Barre illustrent l'incapacité des enfants de la classe ouvrière à entrer sur le marché du travail.
Paradoxe, dans les faits, les mouvements de la jeunesse s'oppose à l'intégration de la jeunesse ouvrière dans le système scolarisé. Pour dire vrai à partir de 1976 et plus encore de 1978, la réelle capacité de mobilisation devient faible voir groupusculaire : on parle de bof génération (
lire ici).
Une partie de la gauche prend acte de ce retour du réel ("il ne suffit plus d'agiter un drapeau rouge pour déclencher un mouvement"), et au moment où la CFDT prend le virage du recentrage et de la resyndicalisation de son action, elle prend le virage de la syndicalisation de la sienne. Mais paradoxe toujours, c'est un virage syndical sous contrôle des appareils politiques. Contradiction, également, c'est un virage syndical dans la jeunesse scolarisée, au moment où cette notion devient équivalente à celle de jeunesse tout court. En réalité, on fonde un syndicalisme générationnel qui vise d'abord à assurer une sociabilité politique.
Chaque courant et sous courant politique y va de son organisation. Fin 1982, CFDT contribue à la fondation d'un syndicat étudiant fin 1982 où se regroupe un grande partie des militants qui refuse de choisir entre les 2 Unef.
Inutile de le dire, tout cela ne va pas le faire. Incapable de porter autre chose qu'une parole politique, les organisations de jeunesse sombreront.
En lieu et place va émerger des 1978 un tissu associatif centrée autour de la prise de parole, de la prise de l'écrit.
Émerge aussi un militantisme parcellaire, sur un sujet, limité (et non limitatif) comme pouvait l'être par exemple
le Mouvement Lycéen Droit de l'Homme centré sur la question des libertés dans le monde.
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