A #J-14 revenons un instant du coté du peuple. Je me suis déjà longuement expliqué
ici (dans un autre monde 1) et
là (dans un autre monde 2 ) sur la nature de mon engagement lors d'un 25ème anniversaire que personne ne pensait à fêter, mais comme l'histoire bégaye parfois, nous pouvons y revenir.
L'attitude face à la Russie, au cœur d'une phase dure de la guerre froide ("les SS20 sont à l'est, les pacifistes sont à l'ouest"), certains attendaient pour demain l'arrivée des chars russes (les même les avait vu place de la concorde lors de l'entrée des ministres communistes au gouvernement). Avec ce que nous savions hier sur l'armée française et de ce que nous avons appris depuis sur l'armée soviétique, le scénario d'une guerre manquait juste d'un détail (mais d'un détail de taille) avoir 2 armées en capacité de se la faire la guerre.
Char construit à partir de 2 chars obsolètes (il a marché une fois...)
Qu'en reste-t-il 30 ans plus tard ? Au delà de la lâcheté des occidentaux, de la blague qui nous désignait comme anti-militariste, de la paranoïa qu'ils nous avait inoculé (aussi) et qui nous conduisait à préparer des désertion de masse pour contrer une action offensive, de la tentation d'aller en Nouvelle Calédonie (mais s'engager ça allait pas le faire, ni coté, ni de l'autre), de ceux qui sont allé au Liban (il se sont engagé aussi).
Mais comme l'histoire bégaye, j'ai un jour appris que nous étions contre les décorations. Cela pouvait mettre le syndicalisme à la remorque du pouvoir politique. Peur des honneurs, reliquat des années 1970, démonétisation de la méritocratie républicaine. Probablement un peu de tout.
Mais de point de vue, si on ne veut pas d'une décoration, il ne faut tout simplement pas la mérité. Et si on la mérite, on l'assume.
Alors pour tout dire, il y a 30 ans, ce débat ne nous a pas traversé l'esprit. Dans notre esprit nous le méritions cet honneur. Bien sur, il y avait la satisfaction un peu potache de voir défiler défiler devant nous les recrues à qui nous avions plus enseigné la solidarité que le militarisme et parfois plus simplement le Français que le maniement des armes, il y avait l'amusement de voir l'affolement de la sécurité militaire (et si nous parlions, et si nous brisions l'harmonie de la décoration). Et si je dis nous c'est que nous étions 10. 10 sur la photos dans le journal (je ne l'ai plus donc vous ne la verrez pas), 10 avoir pendant 1 ans assumé notre rôle de direction politique, à avoir dans les faits construit une hiérarchie parallèle et avoir démontré que la solidarité était plus forte que l'individualisme.
C'est aussi le souvenir de bagarre plus potache comme celle de vouloir respecter strictement les convention de Genève pour ceux qui en relevait et le refus d'utiliser des armes offensives (allez donc faire la différence entre une arme offensive et une défensive). Mais on a obtenu gain de cause...
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