Mignonne, allons voir si la rose
A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
et ma préféré
J'ai pour maitresse ...
J'aï pour maistresse une etrange Gorgonne,
Qui va passant les anges en beauté,
C'est un vray Mars en dure cruauté,
En chasteté la fille de Latonne.
Quand je la voy, mile fois je m'estonne
La larme à l'oeil, ou que ma fermeté
Ne la flechit, ou que sa dureté
Ne me conduit d'où plus on ne retourne.
De la nature un coeur je n'ay receu,
Ainçois plus tost pour se nourir en feu
i En lieu de luy j'ay une Salamandre,
Car si j'avoi de chair un coeur humain,
Long tems y a qu'il fust reduit en cendre,
Veu le brasier dont toujours il ard plain.
Qui va passant les anges en beauté,
C'est un vray Mars en dure cruauté,
En chasteté la fille de Latonne.
Quand je la voy, mile fois je m'estonne
La larme à l'oeil, ou que ma fermeté
Ne la flechit, ou que sa dureté
Ne me conduit d'où plus on ne retourne.
De la nature un coeur je n'ay receu,
Ainçois plus tost pour se nourir en feu
i En lieu de luy j'ay une Salamandre,
Car si j'avoi de chair un coeur humain,
Long tems y a qu'il fust reduit en cendre,
Veu le brasier dont toujours il ard plain.
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