Alors le chômage poursuit son
mouvement de yoyo, un mois à la hausse, un mois à la baisse, les salariés
attendent toujours de voir les effets sur la vie réelle de la reprise tant
annoncée et toujours pas aperçue.
Dans le même temps, sous les
effets de la transition énergétique (et de la pression des électeurs), les
métropoles se prépare à la mise en œuvre de la limitation des transports.
Celle-ci peut conduire à un nouveau départ d’acteurs économie reconnu (comme La
Poste dans la logistique Urbaine) ou plus sulfureux (comme UberPop dans le
transport de proximité).
L’économie du partage
(covoiturage, Vélib’, co-location…), en ce qu’elle limite la consommation d’énergie
ou prolonge la vie des objets peut séduire les partisans de la décroissance ou
de la juste croissance. Pour autant du point de vue du travailleur, il a le
risque d’une parcellarisation des tâches, le risque de la construction d’une
économie du partage des restes. Certains imaginent une dualisation des
travailleurs entre un noyau dur, jeune et qualifié et une périphérie de
travailleurs indépendants au service des premiers.
Cette segmentation n’est ni une
fatalité, ni une certitude. Dans la Silicon Valley, les syndicats américains
ont obtenu la réintégration dans les entreprises donneuses d’ordre de nombreux
prestataire et l’application des conventions collectives. En Californie, les chauffeurs
d’Uber ont été reconnus également comme des salariés d’Uber.
Les transitions énergétiques,
écologique et numériques rebattent les cartes du partage de la valeur parmi les
entreprises et les secteurs d’activités. Ces bouleversements induisent des
tensions et des tentations sur le marché du travail. La première tentation est
de considérer la relation de travail comme une relation d’égal à égal où le
salarié serait un prestataire de son employeur. La seconde est de fragmenter le
marché du travail pour ne rémunérer que les temps où le salarié est le plus
actif. La troisième de s’appuyer sur les 2 première pour libéraliser le marché
du travail en limitant les recours et les régulations.
Pour continuer à protéger les salariés, le syndicalisme
doit obtenir que les garanties obtenues pour les salariés soit effectives
quelques soit son statuts. C’est le sens de la revendication d’un Compte
Personnel d’Activité qui a vocation à capitaliser tous les droits obtenus (Formation,
Pénibilité…). Pour autant le syndicalisme ne peut se contenter de regarder le
monde changer, il doit l’analyser, l’expliquer
et peser sur cette évolution. Pour éviter la fragmentation du travail et des
statuts le syndicalisme doit peser sur la manière dont le travail est organisé et structuré à la fois dans l’entreprise
et hors de l’entreprise. Enfin pour éviter la dualisation totale du marché du
travail entre salariés hyperqualifiés et les travailleurs au service des
premiers, nous devons réaffirmer en permanence la nécessité de conserver un modèle social basé sur le Contrat à
Durée Indéterminé à temps plein. C’est en remplissant ces quatre missions que le syndicalisme permettra
de redonner du sens au travail.
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