mardi 3 juin 2014

Intervention de Ivan Béraud pour la F3C au #CongrèsCfdt

Intervention congrès confédéral
Mes cher(e)s ami(e)s, Mes cher(e)s camarades,
Nous préparons tous ce congrès plusieurs mois. Quel plaisir de nous retrouver ici pour débattre, échanger et découvrir Marseille, terre d’accueil et d’intégration, fière de sa différence et de sa culture plurielle. Merci à l’URI Provence Alpes Cote d'Azur, à ses syndicats et aux bénévoles pour leur accueil. Et pourtant un récent scrutin vient gâcher notre plaisir…
Certes…
aux multiples transitions que vit l'Europe s’ajoute la crise économique qui percute les salariés, bouleverse les entreprises, ébranle les territoires. Sans lister ici les trop nombreuses entreprises qui ferme, subissent un rachat ou un plan social, nous constatons que, souvent, sur les mêmes territoires disparaissent également les services publics, que le numérique ne vient pas, voire même tend à disparaitre. C'est là que ferment des centres d’appels, des boutiques d'opérateurs télécom. C’est là aussi où, faute de trafic et d’inventivité, la présence postale est menacée.
Mais, qu’un quart de nos concitoyens dont de nombreux jeunes, employés ou ouvriers sombre dans le populisme et le refus du vivre ensemble nous interpelle.
C’est pour construire ce vivre ensemble, dans la cité comme dans l’entreprise, que depuis sa création la F3C participe aux marches des fiertés et nous nous félicitons de l’implication confédérale depuis cette mandature. Au-delà de l’homophobie, nous avons fait de l’égalité entre les femmes et les hommes, des travailleurs handicapés, de la non discrimination territoriale des thèmes spécifiques de nos campagnes de syndicalisation. Et parce que le monde associatif ou sportif participe du lien social au quotidien dans les territoires, la F3C prendra des initiatives de visibilité et de syndicalisation en septembre lors de la semaine des associations et lors de la fête du sport.
D’ailleurs, nous l’avions écrit à 4 fédérations (INTERCO, FEP, SGEN et F3C) : « À l'heure où la volonté est de réconcilier la société avec son école, on voit combien il devient important de construire la cohésion sociale dès l'école primaire en montant des projets communs à l'éducation, aux collectivités et aux acteurs de la société civile ».
Dans un autre registre, nous portons cette attention à faire vivre la démocratie lors du vote des salariés aux élections professionnelles. Sur nos champs, la CFDT est certes, la première organisation à 4 points devant la CGT. Grace aux fichiers transmis par la confédération, nous avons construit un outil permettant à nos syndicats de repérer les entreprises sans représentation du personnel ou sans présence CFDT. Chaque syndicat peut ainsi définir ses priorités pour que dans un maximum d'entreprises des listes CFDT soient déposées et contribuer ainsi à faire baisser l'abstention et grimper les score de la CFDT. Ce travail avec les syndicats et les équipes d’entreprise vise à renforcer la contribution de la F3C au résultat global de la CFDT tant dans le secteur privé que dans la Fonction Publique pour que la mandature qui s'ouvre soit celle qui portera la CFDT à la première place des organisations syndicales en France.
Le vote du 25 mai préoccupe encore, lorsque seulement un quart de nos concitoyens pensent que l’Europe les protège de la crise. Cette poussée populiste en Europe, ce repli sur soi, sur sa « petite » communauté, sur une proximité a priori plus rassurante, traduit un échec de l’Europe.
Alors il faut redonner du souffle, redonner du sens à l’Europe. Nous avons su créer une communauté de l’énergie, nous avons su moderniser le monde agricole. Maintenant ce qu’il faut, c’est construire ET accompagner les transitions énergétique, écologique et numérique avec un véritable plan d'investissement européen. Le projet existe, c’est celui de la Confédération Européenne des Syndicats, et nous avons raison, nous CFDT de le soutenir et de le porter en France.
C'est le sens de notre participation active avec les fédérations concernés et la confédération au Conseil National de l’Industrie et à la Commission Nationale des services. Nous y portons l’exigence d’investir dans de nouveaux usages socialement utiles. Nous y portons l’exigence d’un modèle privilégiant coopération entre les entreprises pour que cesse la seule concurrence par les prix qui ne conduit qu'à la destruction d’emplois comme aujourd'hui dans les télécom dans les réseaux de boutiques et les centres de relation client. Nous y portons l’exigence d’un aménagement équilibré du territoire pour que partout chacun puisse accéder aux usages du futur, pour qu’aucun territoire ne soit plus zone blanche.
Au-delà de nos champs, et nous l’avons dit dans une tribune, nous devons travailler collectivement aux impacts du numérique sur les modèles économiques de nos entreprises et sur nos conditions de travail.
Sans transition, venons-en à la culture, et à son actualité, la sauvegarde des annexes 8 et 10. Sur ce dossier épineux, complexe, la F3C a pris sa part. Nous avons préparé en amont les négociations avec la confédération, nous en avons suivi ensuite le déroulement technique au sein d'un groupe BN, et enfin, avec la confédération nous portons le résultat de cette négociation.
Mais, la culture ne peut se résumer au feuilleton biannuel de la négociation UNEDIC. Nous avons enfin obtenu, que s'ouvre une concertation avec le patronat du secteur, l’État, voire les régions.
Nous y porterons l’exigence d’une réduction de la précarité dans nos secteurs,
nous y porterons aussi, et cela nous ramène à la question du lien social et du vivre ensemble, l’exigence d’un débat pour une solution pérenne du financement de la culture.
Je le dis ici tranquillement, la tentation de l’État, mais aussi des collectivités territoriales de baisser continuellement les subventions pour les associations et les événements culturels, crée de la précarité et menace la survie de la vie culturelle dans de nombreux endroits du territoire.
Nous sommes prêts, sur la base de notre projet validé en Bureau Fédéral, à prendre toute notre place, aux côtés de la confédération, dans cette concertation.
Mes camarades, il me vient le temps de conclure et je ne peux le faire sans aborder ici un sujet interne…
Notre fédération et tous ses syndicats, se sont engagés depuis 8 mois dans l’expérimentation Réponses à la carte. Pour répondre aux appels concernant nos secteurs professionnels, nous avons fait le choix de faire préparer les réponses par les correspondants fédéraux puis de les transmettre à nos syndicats afin que ceux-ci redonnent à leurs adhérents la réponse attendue. En 8 mois, ce sont 240 adhérents qui ont ainsi été contactés chacun par son syndicat.
Cette organisation que nous avons retenue pour conduire l'expérimentation, traduit notre conception du fédéralisme, où le syndicat est au cœur de l’organisation et de son lien à l’adhérent.

Je vous remercie

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