Avec le printemps, vient
la saison des festivals. S’y presse le public, parfois des têtes
d’affiche, souvent des travailleurs qui une fois la semaine, le
week end ou le mois terminé partiront sous d’autres cieux et
d’autres évènements.
Nombre de ces
professionnels qu’ils soient artistes ou techniciens voit leur
revenu complété par l’assurance chômage au titre des annexes 8
et 10. Ce mécanisme permet à la fois le financement de la Culture,
et garantit aux organisateurs de trouver des compétences disponibles.
Pour autant, le système
ne peux plus rester en l’état. Faire reposer le financement de la
culture en grande partie sur les cotisations chômage des salariés
du privé, n’est pas soutenable au moment où le besoin de
financement de l’assurance chômage explose et la montée continue
du chômage. Il n’est pas soutenable, non plus car il induit par
ses propre mécanisme une paupérisation importante de certains
professionnels du secteur, des abus de quelques employeurs, des trous
dans la couverture par sa complexité.
Le réformer ne sera pas
une épreuve simple et théorique. Il faut refonder le financement de
la Culture et dire clairement ce qui relève de ce financement et qui
doit et comment le payer. Pour la fédération, ce sont aux
bénéficiaires finaux du système (Etat, Collectivités
territoriales, diffuseur) d’y contribuer pour l’essentiel. Pour
nous, ce sont les professionnels les plus précarisé qui doivent
bénéficier de ce changement. Il faut créer grâce à ce fond un
revenu de compensation pour permettre à chacun d’atteindre le
minimum conventionnel de sa profession. Une fois cette
déprécarisation acquise, nous pourrons, alors, dans le cadre de la
négociation de l’assurance-chômage, et dans un volume financier
équivalent, travailler sur ce qui relève réellement de la
solidarité entre salariés. Nous pourrons également travailler à
une meilleure articulation entre les conventions collectives étendues
et l’assurance-chômage en particulier sur la définition des
listes d’emploi ouvrant droit aux annexes 8 et 10. Enfin nous
pourrions dans le même cadre consolider et étendre une démarche de
labellisation paritaire des entreprises du secteur.
Cette démarche demande
du temps et de la sérénité. Cette dernière risque de nous
manquer. En mettant le feu à la production cinéma, les ministres du
Travail et de la Culture ne rendent pas service au dialogue social.
En se prononçant pour l’extension d’un texte qui est refusé par
l’immense majorité des professionnels, ils rentrent dans un jeu
politique qui rompt la confiance nécessaire à la négociation. A
quelques semaines du Festival de Cannes vitrine de la profession sur
le monde, ils ouvrent un front qui n’était pas nécessaire surtout
qu’une conciliation des points de vue était possible.
Dans ce contexte trouble,
nous devons continuer la démarche engagée dans les festivals pour
aller syndicalement à la rencontre des professionnels de ces
secteurs. Il faut aller au débat, aux explications sur les positions
de la CFDT tant sur l’assurance chômage que sur les conventions
collectives ou la labellisation des entreprises. Cette démarche de
contact doit se traduire dans des actions de syndicalisation pour
asseoir sur la durée les résultats électoraux acquis dans ce
secteur tant dans les entreprises que lors des élections TPE de
décembre 2012.
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