Déclaration de la
F3C CFDT et de la FGMM CFDT au Comité Stratégique de la Filière Numérique
Nous ne pouvons pas
nous satisfaire d'une vision passéiste et fragmentée du Numérique
Suite aux plans
sociaux annoncés chez plusieurs opérateurs de télécoms en raison de la
modification du contexte économique faisant suite à la décision du régulateur
(Arcep) d'ouvrir un 4ème réseau de téléphonie mobile, le gouvernement, à la
demande de la CFDT, avait annoncé une concertation sur le secteur des télécoms
qui s’achèverait par une consultation du Comité Stratégique de Filière et du
Conseil National de la Consommation à la fin de l'été.
Face à la mutation
très rapide des modèles économiques du secteur et de l'évolution de l'écosystème,
la CFDT a fait des propositions extrêmement concrètes, cadencées dans le temps
et embrassant l'ensemble de la Filière.
Alors que
l'évolution du secteur avec la montée en puissance des opérateurs d'usage
(recouverte en partie par la notion d'opérateur « Over The Top ») et
l'imbrication grandissante entre biens, services et systèmes d'information
exigent une vision et une régulation globale de l'éco-système, le gouvernement,
les opérateurs et les industriels restent sur une vision passéiste et segmentée
du Numérique. La diffusion du Numérique dans l'ensemble de l'économique exige
une vision globale et novatrice.
A court terme le
secteur a besoin de mesures d'urgence sur l'emploi et sur les services clients,
à moyen terme d'une rénovation de la régulation et, à long terme,
d’investissements qui articulent infrastructure, services et usages ainsi
qu'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Il faut lier la relation entre
donneurs d'ordres et les fournisseurs avec la responsabilité sociale et économique
des entreprises, face à un double dumping social et économique.
Les problèmes de souveraineté
liés à la sécurité des réseaux et des données doivent aussi être traités.
Des questions comme
le financement de la création culturelle, le principe du pays de consommation
pour appliquer la fiscalité et la parafiscalité ne peuvent rester en dehors de
nos préoccupations.
La F3C et la FGMM
CFDT ne peuvent se contenter d'une consultation sur la bande des 1800 Mhz et
sur le subventionnement des terminaux mobiles. Le Comité Stratégique de la
Filière Numérique a fait des propositions sur la diffusion des usages, sur les
infrastructures, sur l'emploi. Le gouvernement, les opérateurs et les
industriels doivent s'en saisir.
Pour finir, nous souhaitons
illustrer la situation par une image : si nous voulions comparer le réseau internet
avec le réseau routier, tout se passe comme si le gouvernement s'apprêtait à
financer la construction d'autoroutes avec du goudron chinois pour y faire
rouler des voitures américaines polluantes, sans prévoir de stations services
et sans se préoccuper des points du territoire reliés ou du maillage du réseau.
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