Paris,FranceMis à part Cap Gemini, les prestataires européens ne possèdent pas encore les compétences et les ressources suffisantes pour mener à bien de gros projets ...
L'offshore ne décolle pas en Europe
Selon Forrester, malgré la volonté des dirigeants d'entreprise, l'offshore ne décolle pas en Europe. Complexe, coûteuse et longue à mettre en place, cette démarche rebute les DSI. D'autant que les économies sont difficiles à évaluer.
Le cabinet d'analyses Forrester vient de mener une enquête sur la pratique de l'offshore dans les entreprises européennes. Si la plupart des grandes entreprises se disent intéressées, peu ont déjà mené des projets concrets. Le sujet est en fait surtout abordé par les PDG et les conseils d'administration qui y voient le moyen de baisser les coûts des projets informatiques. Cependant, cette volonté ne se traduit pas dans les faits. Pour l'instant, les entreprises les plus en avance ont surtout envoyé des équipes en Inde ou dans les pays de l'Est pour évaluer des prestataires potentiels. Mais les rares projets ayant abouti ne portent que sur des périmètres très restreints.
L'enquête de Forrester estime que "les dirigeants peinent à convaincre leur département informatique car ils ne sont pas capables d'évaluer avec précision les économies potentielles. La faute incombe aux prestataires informatiques. Mis à part Cap Gemini, les prestataires européens ne possèdent pas encore les compétences et les ressources suffisantes pour mener à bien de gros projets offshore. Forrester conseille donc aux entreprises d'identifier l'ensemble de leurs projets susceptibles d'être réalisés à distance, puis de les regrouper en fonction de différents critères - langue, culture, compétences informatiques, etc. - pour faciliter le travail des acheteurs. Le cabinet d'analyses conseille aussi d'embaucher un responsable achat parfaitement bilingue dédié à ces projets.
Pour un spécialiste des services informatique comme EDS, les règles à respecter pour qu'un projet offshore aboutisse sont simples. L'offshore ne doit porter que sur des processus déjà parfaitement maîtrisés. Et il faut accepter d'investir de façon conséquente en temps et en argent. La mise en place de l'offshore est en effet longue et coûteuse. Pour éviter "l'effet tunnel", le cahier des charges doit donc être très précis et l'entreprise doit respecter une méthode de gestion de projet internationale (CMMI par exemple) qui permet de lisser les différences culturelles. Mais le plus efficace dans ce domaine reste d'embaucher des chefs de projet à la double culture et d'effectuer des visites régulières aux équipes des deux pays. Enfin, l'entreprise doit rassurer et promouvoir les équipes locales tout en valorisant les équipes distantes.
Objectifs, réglementations, facturations, délais : l'ensemble des processus doivent être synthétisés, retranscrits et consultables rapidement par tous. Il faut également mettre en place les tableaux de bord qui permettront de quantifier le retour d'investissement (ROI) et d'optimiser les processus. Bref, le cadre de fonctionnement d'un projet offshore est plus compliqué et plus cher que celui d'un projet local. Il nécessite en outre un lourd travail de préparation des équipes locales (formation à la méthodologie CMMI, cours de langue, etc.). Vu l'inflation des salaires dans les pays spécialistes de l'offshore, on comprend que les DSI hésitent à se lancer dans de tels projets.
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