Notre "Camarade" (comme on aurait dit à l'époque) Emmanuel Faux est mort.
Pourquoi notre camarade ?
Au-delà de son travail de journaliste à Europe 1 puis à Radio Classique quand Europe a viré Bolloré et CNews, il restera pour moi le membre du Bureau de la Coordination étudiante de 1986 et l'un des animateurs du Comité de grève de Dauphine la même année.
Pendant le mouvement en maintenant habillement les équilibres sur la question de la sélection mais aussi de l'indépendance de celui-ci vis à vis de la "gauche" institutionnelle il a permis son élargissement au delà du strict tissu des militants engagés.
Après le mouvement, avec les autres animateurs de la grève, il comprend la nécessité de dépasser la forme syndicale étudiante qui n'est d'ailleurs au mieux qu'un cartel d'organisation politique comme l'Unef Id alors dominante.
Ce dépassement passe par à la fois par une plasticité politique pour inclure de l'extrême-gauche au centre, mais également de renouveler le militantisme pour le rendre ludique, participatif, festif. Bref débarrasser l'action militante de ses dernier oripeau du léninisme.
C'est tout cela qui conduira à la création de La Déferlante à Dauphine, c'est cela qui me conduira à les rejoindre puis à renoncer à reconstruire l'Unef (la vrai celle de la Solidarité Etudiante) dans cette université après le mouvement étudiant de 1986.
L'inventivité de cette période, cette forme d'action politico-culturelle, les concerts, les radios (encore libre), Channel 9, Guy Bedos, Plantu, nos dazibaos et nos journaux gratuits restent à raconter mais lui doivent beaucoup.
Ces quelques mots pour le décès d'Emmanuel me rappelle que je doit encore un texte au Collectif Pour l'Histoire de l'Unef pour raconter justement mon passage de l'Unef vers une association politico-culturelle.
Ancien Militant et élu La Déferlante à Dauphine
Ancien responsable local Unef et élu Solidarité Etudiante