vendredi 29 juin 2012

De la princesse, des crapauds et des régulateurs #Arcep #CSA #Hadopi #CNC #CNM


Le fluide de l’économie numérique, ce n’est pas tant l’information que l’innovation ! Or l’innovation éclot comme dans un conte de fées, lorsque la princesse donne un baiser au crapaud et le change en prince. Aucun régulateur ne saurait dire à la princesse quel crapaud elle doit embrasser : c’est la princesse qui sait le mieux de quel animal naîtra son prince. Le rôle du régulateur n’est pas pour autant négligeable : il consiste à dresser le décor du conte de fées, à faire en sorte que les princesses y embrassent volontiers et que les crapauds s’y métamorphosent à foison en innovations réussies. (Nicolas Curien)
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Son blog 

dimanche 24 juin 2012

Prostitution : Lapsus, Manœuvre et Hypocrisie socialiste

Vallaud-Belkacem : "Mon objectif ? Voir la prostitution disparaître".


Un beau programme, et un lapsus calamini.

"Voir disparaître" : le beau lapsus ; juste qu'à présent quand quelqu'un, quelque chose disparaît, on ne le voit plus. "Voir disparaître", cache en fait comme d'habitude s'agissant de la misère que celle-ci soit matérielle, sociale ou sexuelle, que l'on veut cacher cette misère sous le tapis pour ne plus la voir.

Une obsession des intégristes catholiques


L'intégrisme catholique a deux obsessions : l'argent et le sexe. C'est le Mal. Pourtant la figure de la prostituée qui s'est rédempté (Marie Madeleine) doit être épargnée. Contradiction primaire, on accepte la prostitution, si la prostituée revient dans le droit chemin et en l’occurrence dans la litière du chef de file. L'argent, lui reste immoral, sa moralisation passe par l'achat des indulgences, ou plus exactement par la charité et la pénitence. On sait ces affaires d'indulgence auront sur le schisme protestant. Contradiction secondaire : ma main droite ignore ce que fait ma main gauche (« Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta droite, en sorte que ton aumône demeure secrète ; et ton Père qui voit dans le secret te le revaudra.  » Saint Matthieu.

Le travail est rédempteur, mais nous n'oublierons pas  que le christianisme est une religion d'esclave. Il s'agit du travail et non de sa rémunération. Un travail ne peux être lié au plaisir, sinon il n'est pas rédempteur, c'est cela aussi la leçon du christianisme. La prostitution ne peut être un travail. 

Associer dans une seule et même personne, argent et sexe, les deux obsessions de l'intégrisme catholique c'est trop... La rédemption de la prostituée ne peux venir que de la dénonciation du client, du regret d'un travail non rédempteur et du don de l'argent indûment gagné.

Vérité en France, Silence autour des stades, Silence sur le tourisme sexuel


Le socialiste hurle avec le loup catholique contre la prostitution (qui se trouve dans sa visibilité être étrangère) sur le sol national. Pourtant quand les féministe de Femen se font agresser, arrêter alors qu'elles dénoncent le lien constant entre football et prostitution personne ne dit rien. Il y aura plus de commentaire sur la défaite de l'équipe de France que sur la moralité à engager une équipe dans une telle compétition. Vérité en France, mensonge autour des stades ? 

"Nos" agences de tourisme  convoient chaque année des hordes de vacanciers vers des destinations dont on mesure mal l'intérêt culturel, historique ou plus prosaïquement touristique. Le seul intérêt à en regarder les photos sur les brochures semble être la consommation sexuelle (dont le prix est trop bas pour parler d'échange monétaire ?). Nous ne voyons aucun acte (fermeture administrative des agences de voyage) et peu de paroles (sauf rarement pour dénoncer la prostitution de mineur-e-s).

Que veut-on interdire ?


En apparence, c'est simple, l'intégriste catholique veut interdire l'échange sexe contre argent. Dans la réalité cela va être beaucoup plus complexe. A partir de quand pourra-t-on dire qu'il y a échange d'argent ? Le bourgeois qui installe et entretient une maîtresse rentre-t-il dans ce cadre ? A l'inverse qu'en est-il du mariage bourgeois ? (voir ici, relire Léon Blum et Balzac).

On veut interdire la marchandisation du corps, soit, mais la pornographie et l'érotisme n'est-ce pas l'échange d'un corps (ou de son image) contre de l'argent ? Pour revenir au sport et plus exactement au sport professionnel, n'est-ce pas exactement la même chose ?

Une arme qui se retournera contre les féministes 


Le sous-jacent  du discours féministe c'est que la dépravation masculine empêche la libération de la femme. Pourtant, nous voyons qu'au fur et mesure que l'égalité réelle entre dans la réalité sociale que "les" femmes se comportent comme "les" hommes (plus exactement nous y retrouvons les mêmes types de comportement dans toute leur diversité). La figure du gigolo est désormais familière au même titre que la maîtresse (celle qui est dûment rémunérée). Alors le gigolo subira-t-il le même sort que la prostituée, car soyons sans fard, il est de haut de gamme tout comme l'accompagnatrice... Enfin la couguar est une figure sympathique dont la misère affective se comble dans une jeunesse dûment dédommagé en biens, en emploi ou en monétaire...

L'enfer est pavé de bonne intention


Nous le savons, les législations prohibitionnistes ont toujours la même conséquence, le produit, le comportement interdit circule sous le manteau loin des regards ("je veux voir la disparition"), mais il engendre  un besoin de protection qu'est prêt à offrir un nombre important d'organisation criminelle. Nous payons lourdement la prohibition des drogues, nous payerons (au centuple ?) celle de la sexualité rémunérée. Certes les mafias sont déjà très présentes, elle ne le seront que plus. Les travailleuses (et travailleurs) du sexe n'en seront que plus enfermé dans un monde parallèle. 

Un nouveau siècle courtois


L'amour courtois est peut être de retour. (lire ici aussi, ou ici encore, ou là)

Avant d'aborder quelqu'un, il faudra s'excuser de le faire, puis de préciser qu'il est possible de refuser l'invitation, puis de la formuler.

Il faudra, de suite, si l'on invite la belle ou le beau à boire un verre, indiquer que les frais seront partagés etc, etc, etc...

L’avantage du sms, c'est qu'il laisse des trace et donc de preuve en cas d'zou !

La société courtoise est de retour, il n'est pas certain que la cause des femmes y gagne quoi que ce soit

Pour Georges Duby, il ne faut cependant pas voir dans l’amour courtois une promotion de la femme : c’est un jeu masculin, éducatif, où les jeunes hommes, pas encore mariés (les jovenes, les jeunes, comme Henri le Jeune, pas encore établis), maîtrisent leurs pulsions et leurs sentiments, comme ils apprennent à maîtriser leur corps dans un tournoi (ce qui n’exclut pas qu’ils laissent libre cours à leur libido avec des femmes de rang inférieur). De plus, la femme est une proie ; celle qui est la cible de l’amour courtois des jeunes est souvent l’épouse du suzerain, qui la donne en enjeu. Les jeunes cherchent à séduire la dame pour mieux plaire à leur seigneur, mais aussi pour mieux se différencier du peuple vulgaire, et des bourgeois, qui peuvent les concurrencer financièrement, mais pas culturellement5. Enfin, certains auteurs comme Jean de Meung, dans sa continuation du Roman de la Rose, utilise un vocabulaire ordurier vis-à-vis des femmes6. (repris d'ici)

 Des peurs et des fantasmes


Chaque société a ses peurs et ses fantasmes, la notre qui a pourtant fort d'autre chose à faire se focalise sur la prostituée de trottoir et celle des forum Internet. La droite a chassé celle des trottoir au fond des bois, la gauche chassera celle de l'Internet loin des moteurs de recherche. Il ne sera plus rien donner à voir. La morale aura gagné, la raison peut être moins. Ce qui est certain c'est que le dé est jeté et la fin est certaine : il n'y aura pas de Jésus pour empêcher la lapidation de la femme adultère. Après l'affaire DSK, pas un politique n'entravera la marche du féminisme contre la prostitution...


samedi 23 juin 2012

Rassemblement Jeunes F3C CFDT

De jeunes

Club des nageurs de Paris

De Club des nageurs de paris

Le minitel ferme ses portes le 30 juin

Télécoms - 
Le Minitel tirera sa révérence dans sept jours, après une carrière longue de trente ans. Le service est pourtant encore actif et fréquenté par quelques irréductibles.

Une page se tourne dans l'histoire des télécoms. Dans 7 jours, le Minitel sera définitivement arrêté après 30 ans d'activité. Malgré les appels demandant un report de la fermeture du réseau télétel, au motif que "cela risque de pénaliser tout particulièrement les utilisateurs âgés qui n'ont pas recours aux nouvelles technologies et qui ne veulent pas investir dans du matériel informatique", France Télécom n'a pas cédé.
Pour ménager les irréductibles du Minitel, France Télécom a communiqué très en amont pour annoncer la disparition du Minitel. En juillet 2011, l'opérateur historique a pris la décision de repousser "cet arrêt au 30 juin 2012 pour apporter plus de confort aux éditeurs qui doivent migrer leurs services vers Internet". Et en de cette année, le groupe a de nouveau communiqué sur le sujet via un mail envoyé à ses clients.
"Vous utilisez ou avez utilisé le service du Minitel depuis Internet. Nous vous informons que ce service s'arrêtera définitivement le 30 juin 2012. La plupart des services que vous aviez l'habitude d'utiliser sont disponibles sur Internet ou par téléphone. Les éditeurs de ces services pourront le cas échéant vous indiquer comment en bénéficier dorénavant".
Comme le constate Pierre Col sur Twitter, le Minitel est encore tout à fait fonctionnel. Certains services devenus très célèbres, comme 3615 ULLA (espace de rencontres pour adultes), sont encore actifs et dégagent encore des gains. Mais les sommes et l'audience dégagées aujourd'hui sont sans commune mesure avec celles atteintes dans les années 90.
À son apogée, le Minitel était présent dans près de 9 millions de foyers et de sociétés, et plus de 25 000 services existaient. Aujourd'hui, ces derniers ne sont plus que quelques centaines (1880 à la fin 2010), tandis que le nombre de terminaux encore en circulation en France est d'à peine 810 000. Les derniers appareils seront collectés par France Télécom pour être recyclés.
Bien avant l'avènement d'Internet, le Minitel permettait déjà de consulter des informations, accéder à des services bancaires, jouer à des jeux, se renseigner sur la météo, acheter par correspondance ou encore fréquenter des espaces pour adultes.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com
Cette fermeture pour le 100ème anniversaire de la naissance d'Alan Turing est d'une certaine manière un hommage involontaire à celui-ci. En effet que la non-machine par essence qu'est le minitel rende l'âme lors 100ème anniversaire de la naissance de la machine universelle (celle qui peut faire tout ce qu'on lui demande) est extraordinaire !

Il y a 100 ans, la naissance d'Alan Turing


The Turing Machine Comes True par CNRS

Il y a 100 ans naissait Alan Turing, l'homme à qui nous devons l'informatique (ou plus exactement la machine universelle, après la machine de Pascal qui elle ne l'était pas -Universelle).

Alan Turing, s'est suicidé à 42 ans après une condamnation à la prison pour homosexualité.
(voir ici).

Lors de la prochaine marche des fierté à Paris, j'aurais une pensée pour lui.

lundi 18 juin 2012

La poste va proposer une offre quadruple play regroupant la télévision, Internet, la téléphonie et le mobile

High-Tech -

D'ici la fin d'année ou au tout début 2013, La Poste proposera une formule quadruple play regroupant la télévision, Internet, la téléphonie et le mobile. Le groupe postal s'appuiera sur le réseau de SFR, à l'image de ce qui a été fait sur le mobile avec La Poste Mobile.

La Poste poursuit son développement dans le secteur des télécommunications. Après la création d'une filiale dans le mobile en 2011, le spécialiste de la distribution du courrier lorgne désormais sur le marché de l'Internet fixe. Au cours d'un forum organisé par Les Échos, La Poste a fait part de son souhait de "lancer des offres quadruple play" dans les prochains mois.

La Poste comptait initialement lancer son offre réunissant la télévision, le téléphone, Internet et le mobile un peu plus tôt. Mais l'arrivée fracassante d'un certain Free Mobile en début d'année a contraint l'entreprise française à revoir quelque peu son calendrier. Désormais, il est question d'un lancement à la toute fin 2012, voire 2013. Et c'est le réseau de SFR qui accueillera les futurs clients ADSL de La Poste.

Un choix logique et attendu. En tant qu'opérateur de réseau mobile virtuel, La Poste Mobile est une coentreprise détenue à 51 % par le groupe postal et à 49 % par l'opérateur de télécommunications. Il est donc normal que La Poste ADSL s'appuie sur les infrastructures de SFR dans la mesure où La Poste lui fait déjà confiance dans la téléphonie mobile.

À la fin 2011, La Poste Mobile comptait plus (.pdf) de 550 000 clients grâce en particulier à un réseau de distribution inégalé. Le spécialiste de la distribution du courrier dispose en effet de plus de 10 000 bureaux de poste à travers tout le territoire, ce qui lui permet de promouvoir fortement ses produits et de battre dans ce domaine tous ses concurrents.

Nul doute que lorsque les offres ADSL arriveront, elles profiteront de ce puissant relai.

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

dimanche 17 juin 2012

Un dernier vote pour la majorité présidentielle #legislatives #radiolondres

Nous voici en ce dimanche ensoleillé face à un choix cornélien.

Le premier tour n'a pas permis l'émergence de courants politiques alternatifs. Au contraire la bipolarisation s'est accentué.

Le puissant rejet de la majorité parlementaire sortante a confirmé le résultat des présidentielles; ce rejet nous laisse le choix, au second tour, dans la plupart des circonscriptions entre un candidat PS et un candidats UMP. Quand le choix s'ouvre c'est globalement vers les extrêmes et plus particulièrement vers l’extrême droite.

Dans quelques (trop) rares circonscriptions subsiste un candidat Modem, un Nouveau Centre ou un dissident de droite ce qui ouvre le choix d'un vote central non partisan. Mais soyons sans illusion, ce soir peu d'entre eux seront élus et ceux qui le seront se rallieront en grande partie vers l'UMP.

Le choix est clair lorsque l’extrême-droite a franchi la barre des 12.5 % des inscrits au premier tour, il s'agit de voter pour le candidat qui a le plus de chance de la battre. Inversement lorsque l’extrême droite a pris position pour un candidat en le soutenant ou en se désistant, le choix là aussi est simple, il suffit de voter pour l'autre candidat, quelque soit sa couleur politique. Comme le dit le PP "Nous prônons le partage, la communication et l’éducation ; ainsi, nous nous sentons très éloignés des extrêmes qui appellent à l’exclusion et au repli sur soi."


Dans quelques (trop) rares circonscriptions subsiste un candidat Modem, un Nouveau Centre ou un dissident de droite ce qui ouvre le choix d'un vote central non partisan. Mais soyons sans illusion, ce soir peu d'entre eux seront élus et ceux qui le seront se rallieront en grande partie vers l'UMP. 

Ce panorama étant fait, ce matin, dans ma circonscription où l'enjeu était au premier tour de savoir qui entre une tenant de la culture soviétique et une socialiste allait représenté la majorité présidentielle ont choisi. Ironie de l'histoire, cette circonscription était normalement réservée à ce petit parti extrémiste qui comme le dit toujours le PP "Nous ne sommes pas dupes non plus des belles promesses de formations plus petites – dont les candidats sont nombreux à se revendiquer proches de nos valeurs – mais qui n’hésitent pas à s’asseoir dessus lorsqu’un siège de parlementaire, voire de ministre, est en jeu." Le PS avait donc mis pour occuper le terrain, une jeune femme, noire de surcroît. Chacun avait compris que la circonscription reviendrait à une professionnelle de la politique qui fit ses classes à l'OCT, avant de voguer vers les Verts puis au Parti de Gauche. Patatra, les négociation échouèrent et le PS maintenait sa candidate. Dans cette unique circonscription parisienne sans candidature du PP, les adhérents ont massivement rejeté par 65 % le soutien à une candidature extrémiste.


Les électeurs ont tranché, à l'issu du premier tour, 41 % ont voté PS et 11 % PdG. Le second tour sera donc un classique PS versus UMP. Alors, soutenir ou non au second tour cette possible future benjamine de l'Assemblée ?

En un mois de pouvoir, la majorité présidentielle a montré ses limites. Sur de nombreux sujets, elle est manifestement non préparé. Les lobbies et quémandeurs se succèdent dans les ministères. Et la palmes revient au dernier qui a parlé. Sur d'autres, elle agit avec ses présupposés idéologiques, la préparation de la rentrée scolaire 2012/2013 en est un exemple frappant : recul sur l'apprentissage (c'est bien connu pour la gôche idéologique l'éducation doit préparer à un diplôme et non pas à un métiers, donc on s'assied sur ceux qui ne peuvent satisfaire au cursus scolaire traditionnel), réintroduction de l'histoire-géo en terminale pour être certain que le bachotage va s'alourdir, remise en cause d'un changement de programme mis en oeuvre l'année précédente...

Il faudrait inventer un véritable dialogue, de véritables instances de régulation pour parvenir à des solutions acceptables pour tous qui ne soit pas un tiède synthèse mais un véritable dépassement des antagonismes légitimes. Le gouvernement a annoncé une méthode qui y ressemble sur le plan social, je ne crois en rien à ces promesses, mais nous verrons à l'usage.

De ce dilemme cornélien vient mon incertitude sur mon vote. Je l'ai tranché ce matin, faute de possibilité de vote central non partisan, j'ai soutenu une candidate de la majorité présidentielle qui représente le renouvellement générationnel et la diversité. Son élection (certaine) ajoutera une pierre de plus pour permettre une cohérence entre la majorité présidentielle et la majorité législative. Les socialistes ne seront pas ainsi obligé de négocier en permanence postes et projets. Ils porteront la totale responsabilité de leur échec ou de leur réussite.

 Quant à moi, je retourne dès maintenant dans l'opposition sociale à ce gouvernement, c'est la seule manière me semble-t-il de l'obliger à réussir. C'est une opposition sociale forte, structurée, non partisane qui l'obligera à conduire une politique efficace et respectueuse des citoyens. La crise économique, morale, sociale et politique à laquelle doit faire face le pays ne nous laisse pas le choix et nous oblige tous à la réussite !

les non consignes de vote pour le second tour

Et n'oubliez pas d'aller voter demain !


Dimanche soir, lorsque les résultats de notre centaine de candidats pirates [1] aux élections législatives seront connus, le mode de scrutin à deux tours concentrera l’attention sur le choix, binaire ou parfois ternaire, qui sera proposé aux électeurs pour le second tour.
Le Parti Pirate l’annonce et le maintient : nous sommes et demeurerons indépendants. Les citoyens Pirates ne se reconnaissent pas dans les autres partis, leur offre politique traditionnelle ou leur jeu habituel des alliances.
Promouvoir et diffuser nos idées compte davantage à nos yeux que d’obtenir des élus. Nous ne sommes pas là pour faire carrière, ni quémander des sièges ; nous ne négocierons pas un quelconque avantage personnel contre un soutien qui se ferait au détriment des valeurs défendues par le Parti Pirate.
Nous n’avons jamais éprouvé le besoin de nous classer nous-même à gauche ou à droite ; nous laissons cela aux commentateurs suivant leur propre sensibilité. Plutôt que de chercher un positionnement dogmatique a priori et parfaitement dispensable, nous préférons là encore nous concentrer sur les idées, et sur les proximités ou divergences plus ou moins marquées qu’affichent les autres candidats.
Nous prônons le partage, la communication et l’éducation ; ainsi, nous nous sentons très éloignés des extrêmes qui appellent à l’exclusion et au repli sur soi. Nous ne pardonnons pas non plus les votes de lois [2] contraires à nos valeurs, notamment proposées par l’ancienne majorité présidentielle (HADOPI [3], LOPPSI [4], lois sur le contrôle de la population…).
Mais nous ne pouvons pas pour autant placer notre confiance dans la formation du nouveau président, qui est en train d’adopter, à son tour, une politique à contre-courant des évolutions de la société, sur nombre des points où nous nous exprimons. La nomination d’un suppôt notoire de l’industrie culturelle/médiatique [5] confirme que la guerre contre le partage et la criminalisation des citoyens ne sont pas près de s’arrêter. Nous n’oublions pas non plus que les socialistes avaient étendu des dispositifs comme le fichier des empreintes génétiques, ou encore qu’ils ont ignoré la plupart de nos arguments dans leur recours contre la loi LOPPSI 2 devant le Conseil constitutionnel [6].
Nous ne sommes pas dupes non plus des belles promesses de formations plus petites – dont les candidats sont nombreux à se revendiquer proches de nos valeurs – mais qui n’hésitent pas à s’asseoir dessus lorsqu’un siège de parlementaire, voire de ministre, est en jeu.
Pour toutes ces raisons, nous ne soutiendrons pas de candidat pour le second tour. En revanche, nous invitons nos candidats à appeler à un vote de sanction contre leurs opposants les plus éloignés de nos valeurs.
Afin de faire preuve de transparence et de réaffirmer plus fort que jamais son indépendance, le Parti Pirate publie donc aujourd’hui, avant même le premier tour, la stratégie de positionnement qu’il demandera à ses candidats de suivre entre les deux tours :
  • En cas de dépassement du seuil de 12,5% des inscrits, les candidats du Parti Pirate se maintiendront au second tour.
  • Nous n’appellerons pas à voter blanc ni à s’abstenir. Nous demandons aux électeurs de s’informer, de se déplacer, et de voter selon leurs convictions.
  • Les pirates absents du second tour n’appelleront pas au soutien d’un autre candidat.
  • En revanche, ils pourront souligner, parmi ceux des candidats en lice, le(s)quel(s) est (sont) le(s) plus éloigné(s) de nos valeurs.
Nous n’ignorons pas que chaque électeur votera en conscience et que ceux qui nous ont donné leur suffrage au premier tour ne sont pas liés à nos recommandations du second. Malgré tout, ce positionnement, déterminé au cas par cas, garantira l’indépendance du Parti Pirate, qui juge sur les valeurs et les actes plus que sur les étiquettes.
[2] Découvrez l’activité de vos députés http://www.nosdeputes.fr/deputes
[3] Découvrez la position de votre député sortant sur la loi HADOPI http://www.jaimelesartistes.info/12mai.php
[4] Découvrez la position de votre député sortant sur la censure du web de la loi LOPPSIhttp://loppsi2.partipirate.org/

Le Parti Pirate, le 8 juin 2012
Communiqué publié sous licence CC-BY

lundi 11 juin 2012

Le Parti Pirate perd son pari mais obtient de bons scores #pirate2012

Société 2.0 -

Présent pour la première fois aux élections législatives avec 101 candidats, le Parti Pirate n'a pas réussi dimanche à recueillir 1 % des voix avec au moins 50 candidats, comme c'était l'objectif pour obtenir un précieux financement public. Cependant, certains scores redonnent le sourire à la formation politique qui veut croire en son avenir.

L'ambiance n'était clairement pas à la fête dimanche soir, mais le Parti Pirate aurait signé il y a encore quelques mois pour obtenir de tels résultats lors de ses premières élections nationales en France. Surtout lorsque l'on mesure que la plupart des candidats ont réalisé une "campagne à zéro euro", sans affichage ni tracts, et qu'ils demandaient même parfois aux électeurs d'imprimer eux-mêmes leur bulletin.

La semaine dernière, les scores obtenus dans les circonscriptions de l'étranger avaient regonflé les espoirs de parvenir à décrocher le financement public, qui lui aurait permis d'être mieux paré pour les prochaines échéances. Malheureusement, le pari d'obtenir 1 % des voix dans 50 circonscriptions, condition sine qua non à l'accès aux subventions, n'a pas été réussi.

Sur les 101 candidats présentés par le Parti Pirate, "seulement" 23 ont obtenu au moins 1 % des voix. Mais s'il a perdu son pari financier, le Parti Pirate a au moins gagné celui de la visibilité et de la crédibilité. Il a démontré sa capacité à s'inscrire dans le jeu démocratique et à réaliser dans plusieurs circonscriptions de meilleurs scores que des formations beaucoup plus médiatisées et expérimentées.

De tous les candidats, le meilleur score a été obtenu par Isabelle Robin (2,85 %), qui se présentait dans la circonscription étrangère de l'Allemagne, l'Europe Centrale et l'Europe de l'Est.

En métropole, le candidat Pirate ayant obtenu le meilleur score est Antoine Walter (2,41 %), un ingénieur de 24 ans qui se présentait dans la 1ère circonscription du Haut-Rhin. Arrivé en 6ème position, devant les candidats du Front de Gauche, du Centre ou d'Europe Ecologie-Les Verts, Antoine Walter avait su se faire connaître des électeurs avec humour : 

A Paris, c'est Pierre Mounier qui obtient le plus gros score, avec 1,94 % des suffrages exprimés dans la 15ème circonscription de Paris. Il arrive lui aussi en 6ème position, parmi 15 candidats présentés. 

Le co-président du Parti Pirate, Maxime Rouquet, qui était le seul candidat du Parti Pirate en 2007, a obtenu 1,82 % des voix dans les Yvelines. C'est sur le papier moins bien qu'en 2007, où il avait obtenu 2,06 % des voix, mais il y avait alors nettement moins de candidats concurrents. Il arrive en 7ème position, devançant l'Alliance Centriste, l'extrême gauche ou l'écologiste. 

La circonscription qui a le moins voté Pirate est (curieusement) en Seine-Saint-Denis. Dans la 11ème circonscription du 93, seuls 4 électeurs ont voté pour le candidat Pirate sur les 30 182 électeurs qui ont glissé leur bulletin dans l'urne.

Sur les 19 candidats métropolitains qui ont obtenu le 1 % de voix, 5 se présentaient dans un département limitrophe de l'Allemagne, où le Parti Pirate connaît un engouement national sans équivalent :

2.85 % Cir. : Hors-france - 7 - Isabelle Robin

2.45 % Cir. : Haut-rhin - 1 - Antoine Walter

1.94 % Cir. : Paris - 15 - Pierre Mounier

1.82 % Cir. : Yvelines - 10 - Maxime Rouquet

1.48 % Cir. : Paris - 18 - Clément Carjat

1.40 % Cir. : Haute-garonne - 4 - Philippe Mattei

1.35 % Cir. : Hors-france - 4 - Pablo Martin Gomez

1.32 % Cir. : Val-de-marne - 11 - Ivan Lamouret

1.30 % Cir. : Bas-rhin - 3 - Matthieu Wiedenhoff

1.30 % Cir. : Paris - 17 - Hervé Breuil

1.29 % Cir. : Hauts-de-seine - 9 - Philippe Blanc

1.29 % Cir. : Hors-france - 1 - Raphaël Clayette

1.27 % Cir. : Bas-rhin - 1 - Maurice Hoffmann

1.24 % Cir. : Seine-saint-denis - 9 - Romain Rivière

1.24 % Cir. : Paris - 6 - Thomas Watanabe-Vermorel

1.22 % Cir. : Bas-rhin - 2 - Dimitri Breiner

1.22 % Cir. : Paris - 16 - Adrien Havas

1.21 % Cir. : Haute-garonne - 2 - Raphael Isla

1.20 % Cir. : Paris - 10 - Sébastien Veyrat

1.20 % Cir. : Hauts-de-seine - 7 - Laurent Blanchard

1.10 % Cir. : Haute-garonne - 6 - Jérémy Collot

1.06 % Cir. : Hors-france - 6 - Romain Devouassoux

1.02 % Cir. : Bas-rhin - 5 - Christophe Palisser

Désormais, les prochaines échéances pour le Parti Pirate seront les élections municipales et territoriales de mars 2014. Un scrutin en principe plus favorable aux petits partis puisqu'une partie des sièges sont répartis à la proportionnelle.

Dimanche soir, lorsqu'il est devenu clair qu'il perdrait son pari, le Parti Pirate a immédiatement nuancé les résultats en rappelant qu'il s'agissait pour lui d'une première expérience électorale, et qu'il avait beaucoup appris dans ce scrutin. Il a aussi rappelé qu'en 2009, il y a seulement 3 ans, le Parti Pirate allemand avait fait 2 % des voix aux législatives. Aujourd'hui, la formation a des représentants élus dans 4 parlements régionaux, et pointe à plus de 10 % d'intentions de vote dans les sondages nationaux pour les législatives de septembre 2012.

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

samedi 9 juin 2012

Vote des français de l'étranger : première percée du #PP #VotezPirate

Société 2.0 -

Les quatre candidats qui représentaient le Parti Pirate au premier tour de l'élection législative pour les circonscriptions de l'étranger ont réussi à obtenir au moins 1 % des voix, ce qui était l'objectif de la jeune formation politique.

Le ministère des affaires étrangères a mis en ligne lundi les résultats provisoires du premier tour des élections législatives dans les 11 circonscriptions de l'étranger. Le Parti Pirate, qui présentait quatre candidats pour représenter les Français de l'étranger à l'Assemblée Nationale, a réussi son pari d'obtenir au moins 1 % des voix dans chacune des quatre circonscriptions. Rappelons qu'à défaut de pouvoir remporter le siège, le Parti Pirate doit au moins obtenir 1 % des voix dans 50 circonscriptions pour accéder au financement public qui lui permettra d'investir davantage de moyens dans les prochaines élections.

La candidate Isabelle Robin (ci-contre), qui se présentait pour l'Allemagne, l'Europe Centrale et l'Europe de l'Est, a obtenu le meilleur score avec 2,85 % des voix. De façon intéressante, tous les candidats pirates ont réalisé un score légèrement supérieur à leur moyenne dans le mode de scrutin par internet (les électeurs de l'étranger pouvaient aussi voter à l'urne de façon traditionnelle, ou par correspondance). 

Pour l'objectif du 1 % de voix dans 50 circonscriptions, ces résultats paraissent de bonne augure. Il faut encore que 46 candidats obtiennent 1 %, sur les 97 candidats pirates restants.

En revanche, le classement des candidats paraît décevant ; tous sont arrivés seulement en onzième position, à l'exception d'Isabelle Robin qui arrive en huitième place dans une circonscription qui comptait moins de concurrents.

Selon les résultats provisoires, les quatre candidats du Parti Pirate présents dans les circonscriptions de l'étranger ont obtenu précisément :

  • Raphaël Clayette, circonscription n°1 (Canada, Etats-Unis) : 1,29 %
    Score au vote par internet : 1,41 %
    Classement : 11ème sur 18

  • Pablo Martin, circonscription n°4 (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) : 1,35 %
    Score au vote par internet : 1,54 %
    Classement : 11ème sur 16

  • Romain Devouassoux, circonscription n°6 (Liechtenstein, Suisse) : 1,06 %
    Score au vote par internet : 1,4 %
    Classement : 11ème sur 21

  • Isabelle Robin, circonscription n°7 (Allemagne, Europe centrale, Europe de l’Est) : 2,85 %
    Score au vote par internet : 3,05 %
    Classement : 8ème sur 15

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

Qui est le véritable ministre de la culture ? #VotezPirate

Société 2.0 -

Dans une enquête, Mediapart révèle le programme culturel de François Hollande, tel qu'il avait été préparé par l'équipe d'Aurélie Filippetti, devenue ministre de la Culture. Il prévoyait bien l'abrogation de l'Hadopi et la création d'une forme de "contribution créative" pour légaliser les échanges d'oeuvres entre particuliers, moyennant le paiement d'une taxe collectée auprès des FAI. Mais le sujet lui a échappé, après que des hommes de l'ombre ont agi pour reprendre le dossier en main auprès de François Hollande.

On se souvient que lors de la campagne électorale, le sujet de l'avenir de la loi Hadopi a créé une rare cacophonie dans le camp de François Hollande. Au point que nous avions un jour titré que sur ce dossier, "le changement c'est tout le temps". On a beaucoup entendu dire, et nous l'avons nous-même écrit, que les propos contradictoires tenus pendant la campagne étaient dûs aux rivalités entre Aurélie Filippetti, chargée de la Culture, et Fleur Pellerin, chargée du numérique.

Or un article de Mediapart apporte un autre éclairage. Le journal d'Edwy Plenel raconte "l'histoire secrète du programme culturel du candidat Hollande", en publiant le projet de programme élaboré par le pôle culture de la campagne de François Hollande. Il est fourni au journal par Juan Branco, alors conseiller d'Aurélie Filippetti et militant de l'abrogation de l'Hadopi et de l'adoption d'un système de "contribution créative".

Le document daté du 21 mars 2012 montre qu'en effet, l'abrogation d'Hadopi était proposée avec deux axes d'accompagnement. Le premier axe était la création de nouvelles sources de financement, avec en particulier une taxe sur les FAI dont la collecte et la répartition auraient été placées sous le contrôle d'une nouvelle "autorité chargée du contrôle de la collecte des fonds, de l'analyse des réseaux et des consommations numériques". Etaient aussi envisagés toute une série de mesures pour développer l'offre légale. Le deuxième axe, rassurant pour les ayants droit, était celui du "renforcement des moyens de lutte contre la contrefaçon", avec une obscure "facilitation des procédures judiciaires contre la violation du droit moral et de la contrefaçon commerciale", et une "accélération de la lutte contre le streaming illégal".

Le projet, même s'il est flou sur l'articulation entre la lutte contre certaines formes de piratage et la légalisation des échanges entre particuliers, se voulait équilibré. Et le pôle culture croyait la partie gagnée, ayant eu le feu vert de Pascal Rogard, le directeur de la Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques (SACD), sans doute le lobbyiste culturel le plus influent de la place de Paris.

Mais patatras.

"Le 2 mars, dans l'après-midi, Le Monde publie une tribune sur la culture, signée par le candidat et qui n'avait pas été préparée par l’équipe d'Aurélie Filippetti", rappelle Mediapart.

Fait amusant, ce jour-là Numerama avait reçu un coup de fil d'un membre de l'entourage proche de François Hollande, pour tenter de dégonfler l'importance de la tribune, qui paraissait revenir (encore une fois) sur les engagements d'abrogation de l'Hadopi.

"On comprend alors, mais très tard que le shadow pôle culture existe", se souvient Juan Branco, qui n'a pas été retenu dans l'équipe d'Aurélie Filippetti, sacrifié sur l'autel des lobbys culturels. Alors que le pôle culture agit en façade, des conseillers obscurs agissent en coulisses. Parmi eux figurent Sylvie Hubac, alors présidente du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique, devenue directrice du cabinet de François Hollande. "Notre rencontre avec Sylvie Hubac a été assez violente. Elle nous expliquait qu'on faisait le contraire de ce qu'il fallait faire", raconte Branco.

"L'équipe culture se heurte aussi à Constance Rivière, déléguée générale de la campagne, ancienne rapporteuse de la mission Zelnik sur le développement de l'offre culturelle légale sous Sarkozy et aujourd'hui conseillère à l'Elysée sur les libertés publiques. « Elle nous a mené une guerre sans merci pour que l'on passe de l'“abrogation” au “remplacement” de l'Hadopi. »".

Le dossier est désormais étroitement surveillé, et la mission confiée à Pierre Lescure pour négocier "l'acte 2 de l'exception culturelle" n'a pas envoyé le meilleur signal à ceux qui espèrent une profonde remise en cause de la politique culturelle sur Internet.

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

Pour la défense des libertés, dimanche #VotezPirate

vendredi 8 juin 2012

Le CSA veut continuer son oeuvre de censure #VotezPirate

TV Numérique -

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel veut réguler les plates-formes communautaires de vidéos. Dans un courrier adressé au secrétaire général de Dailymotion, par ailleurs membre du Conseil national du numérique et président de l'Association des services Internet communautaires, le président du CSA Michel Boyon défend le rôle du CSA en matière de régulation.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) n'a jamais caché son désir de voir ses prérogatives étendues à Internet. Aujourd'hui régulateur de la télévision et de la radio, il souhaite être demain celui du réseau des réseaux. Pour son président, Michel Boyon, le CSA est l'instance la plus à même de définir et imposer des règles à la diffusion des contenus audiovisuels sur Internet.

"On ne pourra pas indéfiniment faire coexister un secteur régulé, celui de l’audiovisuel, et un secteur non régulé, celui d’Internet. Le téléviseur connecté à Internet apporte une nouvelle dimension, car il est susceptible de réunir plus de personnes qu’un simple écran d’ordinateur. Il est surtout une menace pour l’équilibre économique des chaînes", avait-il déclaré dans un entretien accordé à La Croix.

Dans un courrier daté du 13 mars, révélé par La Tribune et adressé à Giuseppe de Martino, qui cumule les casquettes de président de l'Association des services Internet communautaires, de secrétaire général de Dailymotion et de membre du Conseil national du numérique, Michel Boyon lui a signifié que les services comme YouTube et Dailymotion doivent suivre des règles nouvelles.

La conviction que le CSA doit imposer aux plates-formes communautaires les mêmes obligations que celles pesant sur les services de vidéos à la demande (VOD) n'est pas nouvelle. Lorsqu'il était encore député, Frédéric Lefebvre a présenté un amendement au projet de loi audiovisuel afin de donner au CSA des pouvoirs de contrôle sur les sites web de partage de vidéos et d'information.

L'objectif du parlementaire était de taxer ces services au bénéfice des producteurs de télévision et de cinéma, mais aussi de labelliser les sites qui respectent les réglementations du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de bloquer les autres grâce aux filtres imposés chez les abonnés à Internet. Tout un programme qui ne verra finalement pas le jour.

Contacté par La Tribune, Giuseppe de Martino a balayé sèchement les arguments de Michel Boyon. "Le CSA, de peur d'être un jour démantelé,  continue à rêver au jour fou où il pourrait avoir vocation à regarder ce qui passe sur Internet (ce qui serait une vraie découverte pour ses membres)".

Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour Numerama.com

La déclaration de politique générale du #PP #VotezPirate


Qu’il soit scientifique, technique ou technologique, le progrès s’accompagne toujours de mutations de la société. Il peut les suivre ou les précéder, les susciter ou les justifier, mais nous approche toujours d'un monde plus complexe et plus mondialisé.
Les générations d’hommes et de femmes sur lesquelles notre société repose encore, à l’heure actuelle, sont nées avec l’illusion d’abondance de ressources et d’énergie dans un contexte de rareté de l’information. Aujourd’hui c’est l’inverse : nous avons accès à un savoir qui n’est plus réservé à une élite, mais ne pouvons plus ignorer la raréfaction des ressources.
De nouvelles perspectives se profilent, entraînées par l’arrivée des technologies de l’information et de la communication, et poussées entre autres par les défis environnementaux.

Les populations du monde n’ont jamais disposé d’autant de nouvelles façons de communiquer ensemble, de commercer ensemble, de se rencontrer et de travailler ensemble. Cette chance, nous avons le devoir de ne pas la laisser gâcher au nom d’intérêts privés ou d'une vision à court terme. Il est de notre responsabilité de choisir entre un progrès qui libère ou un progrès qui asservit, entre une technologie qui construit et une technologie qui détruit, entre un monde durable et un monde jetable-après-consommation. 
Face à de tels choix, de tels enjeux, on ne peut se contenter de chercher des solutions pour demain en utilisant les modèles de pensée d’hier. Le Parti Pirate structure son discours par une vision politique cohérente et globale : la “boussole républicaine”, pour éviter de naviguer à vue.
Cet idéal social et laïque, non-négociable et universel, il importe de le réaffirmer dans le contexte mondialisé de la société numérique, dite “de l’information”, et dans le cadre d'un développement durable et raisonné. 
Nous devons éteindre les ampoules et rallumer les Lumières.

Vers de nouveaux enjeux technologiques, sociaux, environnementaux

Le passage d'une ère industrielle à une ère numérique modifie la façon dont l’être humain se situe dans le temps et dans l’espace, « ici et maintenant ».  
Ce nouvel espace se développe partout où l’électricité est disponible, et peut s'étendre indépendamment des pays et des continents.  L’énergie permet de mettre en œuvre des réseaux informatiques et de les interconnecter (Internet, téléphone mobile, satellite...) entraînant le développement de l’usage des technologies de l’information. Il se comporte comme un organisme vivant à l’échelle de la planète, qui mute et s’adapte, en dehors de tout contrôle technique, humain ou démocratique. Sa rapidité de développement va au-delà de notre capacité collective à le comprendre. 
Son développement est général, rapide et inéluctable. Se modernisant, nos sociétés s’appuient de plus en plus sur les technologies de l'information et de la communication pour se développer. Tous les secteurs en subissent, en subiront les conséquences (culture, éducation, émancipation, économie, agriculture, transport, démocratie, médias…).
Transcription immatérielle de la mondialisation, cette révolution des usages n’est pas idéologique. Néanmoins, elle est de nature à remettre en cause les fondements républicains historiquement basés sur la Nation : l’identité, le territoire, la monnaie, la souveraineté populaire…
Dans ce système complexe, où interagissent des forces commerciales, techniques ou territoriales, nous pouvons constater qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion, si ce n'est peut-être quelques entreprises multinationales. Le Parti Pirate, présent dans plusieurs dizaines de pays, entend œuvrer pour que cette société de l’information serve l’intérêt général, au profit de chacun. 

La révolution Industrielle et son productivisme aveugle ont puisé dans les ressources naturelles sans se préoccuper de leur renouvellement, polluant sans compter, souvent de façon irrémédiable. Outre qu’il est physiquement impossible que chacun sur la planète puisse bénéficier de l’équivalent des biens matériels d’un Occidental, cette consommation à outrance met en péril les générations futures. Là aussi, des choix sont à faire : par exemple, la dématérialisation des données et la pérennisation du matériel technologique peuvent apporter des réponses. 
Ces deux dernières décennies, la prise de conscience mondiale de ces enjeux s’est exprimée dans le concept de développement durable : au confluent de ces trois préoccupations que sont l’environnement, l’économie et le social, un modèle harmonieux pour vivre ensemble, aujourd’hui et demain. Ce développement durable et équitable, le Parti Pirate veut le favoriser par son action politique. 

Réaffirmer les valeurs citoyennes

Nous pensons que les valeurs de Liberté, d'Égalité et de Fraternité sont essentielles et universelles pour l’humanité. Tous les êtres humains doivent naître libres et égaux en dignité et en droits, sans distinction aucune ; la laïcité, enfin, fait partie intégrante de ces fondamentaux et ne se négocie pas : elle impose des comportements différents selon que l'on se trouve dans la sphère publique ou privée.
Pour préserver l’intérêt général et garantir les droits et les libertés de chacun dans la société de l’information en émergence, de nouvelles politiques sont à inventer.

Liberté 

Les libertés civiques doivent être défendues, sur le réseau comme partout. L’internet est pratiquement totalement privé ; les serveurs, les réseaux informatiques, une partie du socle logiciel ou les réseaux sans fil appartiennent à des opérateurs, et les fournisseurs d’accès sont en mesure de contrôler les faits et gestes de leurs abonnés. Qui plus est, l’État se dote de moyens pour filtrer en toute légalité l’accès des citoyens au réseau.
Le déploiement irraisonné de la vidéo-surveillance, de fichiers croisés et de bases de données interconnectées sans réel contrôle démocratique, met en place une infrastructure préoccupante qui, outre qu'elle n'a jamais fait ses preuves, pourrait facilement être un jour au service d’une société sécuritaire, voire fascisante.
Nous ne devons laisser aucune technologie mettre en danger les libertés civiques ; il faut au contraire en tirer parti pour permettre aux citoyens de mieux protéger leur vie privée, leur liberté de mouvement et d'expression.

Égalité 

Le principe d'égalité doit également être garanti. Les lois votées par les représentants du Peuple s’appliquent à tous, quelles que soient leurs origines ou leur position dans la société. Il faut défendre ce principe fondamental, ainsi que l'égalité des citoyens pour l’accès à l’eau, à la santé, à l’énergie, à la sécurité, à l’éducation, aux transports, et enfin à la communication. Le Service Public, patrimoine de ceux qui n’ont rien, doit rester neutre et universel, de même que les réseaux de communication.
Cependant la technologie offre des perspectives nouvelles. Pour la première fois peut-être, l'information, la culture et la connaissance sont potentiellement accessibles à tous. Disposant d'informations plus complètes et transparentes, les citoyens ont la possibilité de se saisir directement de questions politiques importantes sans devoir s'en remettre à quelques intermédiaires autrefois incontournables, médias ou élus. De même, la culture est à la portée de tous : il importe à ce titre de développer de nouveaux modèles de création et de diffusion, plus immédiats entre les auteurs et le public. Le savoir scientifique, enfin, peut désormais être aisément partagé par la communauté scientifique à l'échelle mondiale, sans se limiter à des sociétés privées ou aux pays les plus riches.

Fraternité

Enfin, la République est un projet collectif au service de tous. Ainsi l'impôt, prélevé en fonction des ressources de chacun, permet-il la redistribution des richesses sous différentes formes. Cependant là encore, la société numérique et mondialisée nous invite à construire un nouveau “bien commun” à transmettre aux générations futures et aux populations du monde.
Les nouveaux modes de communication et d'échange, qui permettent aux citoyens de partager de pair à pair, voire de construire ensemble des richesses intellectuelles, doivent être favorisés et encadrés : en particulier, il n'est pas tolérable que soient criminalisés les échanges décentralisés de biens culturels lorsqu'ils ne se font pas dans un cadre commercial.
Le patrimoine du passé, qu'il soit culturel ou historique, matériel ou immatériel, doit être constamment préservé et mis en valeur.
Nous devons lutter contre certaines formes de privatisation : privatisation du vivant, par exemple lorsque sont brevetés des gênes de plantes par les industries pharmaceutiques ou semencières ; privatisation de l’intelligence en tant que bien commun, notamment par les brevets logiciels. 

Parti international, le Parti Pirate veut promouvoir une citoyenneté diversifiée et universelle dans la société numérique. En France comme ailleurs, il propose un projet collectif au service de citoyens responsables et éclairés, libres et égaux en droits et en devoirs. 

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